Comment je me suis reconstruit en tant qu’homme, grâce à #metoo et au féminisme.
Tout d’abord un aveu : pendant une période ma vie, je me souciais peu du féminisme. Je n’étais pas éduqué sur ces questions. Enfant, ma mère portait la culotte à la maison, mais pourtant elle ne m’expliquait pas la théorie féministe. Adolescent puis jeune adule, je ne m’intéressais en réalité pas du tout à la doctrine féminisme réelle. Pour vous donner une idée de mon ignorance : un ami me dit un jour que Gisele Halimi était proche du MLF, je ne savais même pas ce qu’était le MLF, j’ai cru que l’on me disait qu’elle était une MILF, et j’ai répondu « Chacun ses goûts, Gisèle Halimi n’est pas mon type de femme ». Je n’en veux pas à mes parents, c’était une époque où l’on élevait ses enfants sans forcément les éveiller aux luttes pour l’égalité. Je suis simplement né au mauvais moment. Ah si je pouvais d’un coup de baguette magique, retourner dans ces années et tout recommencer en sachant ce que je sais aujourd’hui grâce au féminisme ! Que d’erreurs éviterais-je ! Que de réussites accomplirais-je ! Mais voilà, ce n’est pas possible, comme le dit Kundera, la vie n’est vécue qu’une seule fois et sans aucune préparation.
Le jour où mon destin a basculé
Ma vie a basculé beaucoup plus tard, le 22 janvier 2018, un peu après #metoo. Je marchais dans Londres, j’ai oublié le but de cette marche. Ce que je n’oublierai jamais, en revanche, c’est cet autocollant féministe sur une des colonnes blanches d’une maison de Onslow Square, à South Kensington : « Feminism : educate yourself ! Read the following books… » Suivait une liste de cinq essais écrits par des féministes, parmi
