Cela s’est passé en Hongrie dans la nuit de dimanche à lundi : une femme Rom de 45 ans, veuve, mère de famille nombreuse, a été froidement abattue dans son sommeil et sa fille (13 ans) gravement blessée. Un fait divers pas si anodin : cela fait la onzième agression de ce type en un an et la sixième victime, dont un enfant de cinq ans. Réaction de la population ? Néant, ou presque. A titre de comparaison, l’année dernière, lorsqu’un sportif s’est fait poignarder par un Rom lors d’une rixe dans une boîte de nuit, nous avions eu droit dans tout le pays à des retraites aux flambeaux suivies pas des milliers de personnes en pleurs… Les agresseurs, en fuite, avaient été immédiatement arrêtés. Lorsque nous avons manifesté à la suite du dernier crime anti-Rom, nous étions à Budapest à peine 300 énergumènes sur une ville de deux millions d’habitants… Depuis un an que se répètent ces tirs sur des Roms (toujours selon le même schéma : chez eux, à l’aube, surpris dans leur sommeil, soit chassés du lit par jet de cocktails molotov puis abattus dans leur fuite, soit, comme le dernier cas, avec entrée par effraction dans le jardin et tir par la fenêtre), les agresseurs courent toujours. Une précision : dans tous les cas, les victimes étaient des citoyens rangés, sans problème, occupant un emploi.
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