Bernard Cazeneuve l’a affirmé sur RTL ce matin, le « numéro vert » mis en place par le ministère de l’Intérieur dans le cadre se son plan de lutte contre les filières jihadistes donne de bons résultats. 121 familles, nous dit-il, ont appelé le 0 800 005 696 pour signaler le départ imminent d’un proche vers la Syrie
Certes, ce dispositif de choc n’est absolument pour rien dans la capture du présumé tueur antisémite de Bruxelles, banalement appréhendé lors d’un contrôle douanier old school. Ni son papa, ni sa maman n’avaient appelé le 0 800 005 696 pour dénoncer leur présumée pourriture de fils. Il est vrai que celui-ci ne s’apprêtait pas à partir en Syrie, mais en revenait, avec les intentions qu’on sait, et le matériel ad hoc.
Et puis, entre nous, 121 appels, rapportés aux milliers de clients à risque, ce n’est pas ce que j’appellerais un franc succès. Ce à quoi j’hasarderai une explication : était-il de bon goût, en cette occurrence, de parler de « numéro vert » ? Le vert est en effet la couleur de l’Islam, donc de tous les musulmans. Était-il de bon aloi de prendre le risque de stigmatiser toute une présumée communauté pour traquer quelques loups présumés solitaires. N’aurait-il pas été plus rigoureux de mettre en place un numéro incolore ? Il est encore temps de rectifier cette grossière bévue.
PS : Je sais que ça n’a absolument aucun rapport avec ce qui précède, mais j’aimerais soumettre à votre sagacité cette petite devinette : d’après vous, combien parmi les jeunes manifestants présumés antiracistes de jeudi dernier ont évoqué dans leurs pancartes ou leurs slogans l’attentat de Bruxelles ?
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