Les agriculteurs en colère nous ont avertis: il n’y a pas de pays sans paysans. Mais, la crise – que certains qualifient de « civilisationnelle », un adjectif pas totalement pertinent – est en réalité plus profonde, et les citoyens éloignés du monde agricole sont également embarqués dans cette galère. Nous devrions davantage défendre notre identité, et surtout notre pays, car c’est son existence qui est menacée. Sauvons notre pays et nos paysans ne seront plus inquiétés. Analyse.
En première année en fac de géographie en 1989 – un très bon cru paraît-il à plus d’un titre – nous avions étudié en géographie humaine, dès le début, le livre de André Meynier Les paysages agraires ; non qu’il fût l’indispensable connaissance à acquérir de toute urgence, mais en raison de l’intérêt de dresser les principales caractéristiques des paysages ruraux, essentiellement liées à la présence ou non de l’agriculture. Ainsi, ce livre que j’ai toujours – conservateur paraît-il également à plus d’un titre – permet de mettre en évidence l’immense influence de l’agriculture sur les paysages, et par voie de conséquence ou de cause selon les caractéristiques physiques de l’espace considéré, les liens indéfectibles entre les typologies agricoles et les sociétés. Car l’homme s’organise autour de cet espace qui le nourrit, les interactions des uns sur les autres se répercutent évidemment, et d’aménagement en aménagement,
