Les progressistes qui se convertissent au réel parlent désormais comme la vieille droite pragmatique. L’année 2024 s’annonce prospère pour ces carabiniers d’opérette et résistants de la 25e heure. Ils continuent cependant à rejeter bruyamment « l’extrême droite », tout en tentant de s’approprier, à leur tour, le combat contre l’islam politique.
Ce n’est pas pour me vanter, mais deux plus deux font bien quatre. Mes détracteurs de jadis ont bonne mine à devoir aussi admettre que l’eau mouille. Marcel Aymé, une fois de plus, avait vu juste : « Les radoteurs finissent toujours par avoir raison » (Vogue la galère). Jean-François Kahn, que j’eus à mes basques comme un sparadrap, disait vrai dans son obsession à me pister : oui, cela fait trente ans et plus que je me répète. Je fais profession d’enfoncer les mêmes clous : la fragilité de la nation, l’angélisme des belles âmes, la paresse des intellectuels, le pharisaïsme des faux gentils, le cynisme des donneurs de leçons, la méchanceté de la meute, le suivisme des médias restent des sujets inépuisables. Mais je les vois venir, les arrivistes de toujours. Hier, ils daubaient sur les « déclinistes » et dressaient des listes de « réacs » ou de « fachos ». Nombreux sont les opportunistes qui, voyant le vent tourner sous le poids des évidences, virent de bord. Les progressistes qui se convertissent au réel parlent désormais, sans se l’avouer, comme
