Les chefs militaires du Hamas pourraient être expulsés vers Alger. Un choix qui ne doit rien au hasard.
La fortune des dirigeants milliardaires du Hamas, Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du groupe terroriste, Mousa Abu Marzook et Khaled Mashal est estimée à 11 milliards de dollars à eux trois[1].
Dire que, jusqu’à leur opération du 7 octobre 2023, ils vivaient dans l’opulence au Qatar est un euphémisme. Pourtant, ils ont été contraints de s’expatrier.
Le Qatar a gagné quelques points d’image grâce à sa médiation auprès du Hamas, qui a permis à Israël de récupérer une centaine d’otages parmi les 240 que le mouvement terroriste avait kidnappés.
Mais la présence du Komintern Hamastique dans les hôtels cinq étoiles qataris est devenue un problème pour le Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani, depuis qu’Israël a affirmé vouloir éliminer les terroristes, où qu’ils se trouvent : Ronen Bar, chef du Shin Bet (la DGSI israélienne), a déclaré le 3 décembre qu’il les poursuivrait au Qatar et en Turquie.
De son côté, l’administration Biden, acculée à la moralpolitik par les Républicains, envisage de réexaminer l’avenir de la présence du Hamas au Qatar une fois la crise des otages résolue[2].
Coincé entre l’enclume israélienne et le marteau américain, le Sheikh a gentiment demandé à ses invités d’aller voir si le sable n’était pas plus doré de l’autre côté de ses frontières. Et, ceinture et bretelles, il a rappelé, dans le Wall Street Journal que son pays ne les avait accueillis, en 2012, que sur l’insistance de l’administration Obama, qui voulait établir un canal de communication indirect avec eux[3].
À quoi ressemble l’exil pour des milliardaires ?
Les trois milliardaires du Hamas ont donc quitté le Qatar avec leurs véhicules blindés, leur personnel pléthorique et leurs tirelires. Bien qu’ils prétendent être impatients de mourir en martyrs, ils ont éteint leurs téléphones portables afin de ne pas se faire repérer par le Mossad et leur destination est officiellement inconnue.
Mais comme l’Algérie entretient des relations privilégiées avec eux, de nombreux petits doigts suggèrent que c’est là leur destination finale.
Si la France et Israël n’ont pas grand’ chose en commun, l’Algérie et la Palestine partagent les fondamentaux : leur identité tient à l’existence d’un tiers, sans lequel elles seraient incapables de déterminer la moindre individualité nationale au sein de l’Oumma, la communauté des croyants. Pour l’une, c’est la colonisation et sa raison d’être est de le faire expier à la France. Pour l’autre, c’est l’existence de l’État juif, qui exhibe l’insupportable succès des dhimmis (inférieurs soumis aux musulmans) vis-à-vis du peuple supérieur.
L’Algérie aux musulmans
Avant l’islam, le Maghreb était une notion purement géographique, peuplée d’une
