L’école de la République subit de plein fouet les conséquences d’une immigration incontrôlée mais beaucoup de professeurs restent aveuglés par l’idéologie, obsédés par le « pas d’amalgame » et passionnés par le multiculturalisme. L’institution est devenue une vitrine du suicide français.
« Il n’aimait pas le bruit et la fureur du monde. » C’est ce qu’a rappelé son épouse, le jour de ses obsèques en la cathédrale d’Arras, dans un discours digne et poignant. La fureur du monde a rattrapé Dominique Bernard le 13 octobre : il a été égorgé par un islamiste tchétchène au cri d’« Allah Akbar ! », devant son établissement d’exercice. Les mots du jeune assassin au cours de l’attentat laissent à penser qu’il eût préféré s’en prendre à un professeur d’histoire, cible de prédilection depuis l’attaque de Samuel Paty. Par contingence c’est un professeur de lettres qui est tombé, mais la symbolique est tout aussi lourde : au-delà du représentant de l’institution scolaire et de l’État, on a tué en lui tout un monde, celui de la grande culture occidentale, présente lors de la cérémonie d’adieu dans l’égrènement des auteurs qu’il aimait, Flaubert, Proust, Céline, Claude Simon… et dans le choix de pièces de Bach pour accompagner son départ.
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Deux mondes se font face, incarnés dans ce professeur et son assassin : l’obscurantisme, l’asservissement, le chaos intellectuel et mental, l’effacement de toute morale, la barbarie et la civilisation dans ce qu’elle a de plus haut, le raffinement, la subtilité, l’esprit critique, la liberté. Monde ô combien fragile, que le fil des siècles a patiemment érigé, mais que pourrait emporter un danger multiforme – le calcul des islamistes et le délire des « woke », qui ne sont contradictoires qu’en apparence.
Que fait-on pour l’école confrontée au danger mortel qu’encourent les professeurs et l’esprit même de l’institution ? La réponse tient en quatre lettres : rien. Emmanuel Macron, après le crime d’Arras, a invoqué l’union des Français (union qui a précisément volé en éclats après quarante ans de politique migratoire inconséquente, dont le président est un adepte convaincu – ou comment appeler à une union qu’on a méticuleusement détruite dans les actes et les discours…) et a exhorté le peuple à rester « debout » (quand on sait à quel point l’État s’est couché devant les revendications religieuses et le chantage à l’islamophobie… ce serait cocasse si ce n’était aussi tragique). Bref, on a eu droit à des « paroles verbales », et on ne peut rien attendre d’un
