Le baromètre annuel réalisé par Kantar Public sur l’image du Rassemblement national confirme la banalisation du parti de Marine Le Pen. Mais, c’est tout comme si on regrettait que ce parti politique souhaite rejoindre l’arc républicain et parachever sa dédiabolisation. Comment l’expliquer?
Laissons de côté la perspicacité habituelle de notre Première ministre : « Je ne crois pas à la normalisation du RN ». Elle invite à « ne pas opposer les arguments moraux et programmatiques » alors qu’elle ne sait user que des premiers dont le président de la République pourtant, il y a quelque temps, avait dénoncé l’inefficacité. Négligeons aussi les éditoriaux du Monde qui, avec une casuistique dans laquelle on se perd, vantent pour pourfendre la montée du RN les argumentations des ministres qui précisément en sont responsables.
Dénonciation paresseuse
Acceptons le pessimisme justifié de cette analyse sur le comportement du président de la République face au RN : « Il cherche toujours la parade »1. Consentons à cette vision désespérée de la gauche qui reste « les yeux ronds face à l’extrême droite (…) Les partis de gauche peinent à trouver une réponse politique aux idées nationalistes et populistes du RN »2. L’essentiel n’est pas là, dans cette dénonciation paresseuse du RN, qui qualifie d’irrésistible son élan, alors qu’à l’évidence il pourrait être résistible sur les plans social, politique et régalien. L’essentiel est ce séisme que le baromètre annuel
