La sphère politico-médiatique n’a plus que « l’ultra-droite » à la bouche. Pour l’instant, cette dernière n’a pourtant heureusement tué personne. Mais faute de mieux, et parce que l’on craint une fracturation de la société, c’est la seule contre-offensive que l’on a trouvée en macronie aux victoires lexicales du camp d’en face alors qu’une « vérité parallèle » – en désaccord avec le gouvernement – émerge à droite de l’échiquier politique. Récit.
Sur Arte, la sociologue et historienne des médias Isabelle Veyrat-Masson a comparé le drame de Crépol, qu’elle qualifie de « fait divers banal », à Roméo et Juliette. « C’est un bal, dans lequel une famille déteste l’autre famille et va chercher des filles. […] Ça devait être au départ un petit truc sympa, un peu provocateur mais sans plus, et ça devient quelque chose de gravissime. Il y a des combats et bien évidemment on tire l’épée parce qu’on tire toujours l’épée, mais maintenant c’est des couteaux, mais les couteaux existent, là aussi, depuis que les couteaux existent. »
Comparaison n’est pas raison
Cependant, note la vibrionnante sociologue complètement partie en vrille, il y a une différence fondamentale entre ce « fait divers » et le drame shakespearien, et cette différence c’est « une montée en généralisation de par le fait que l’extrême droite va se servir de ce fait divers banal dans un contexte politique ». Cette comparaison débile enrobée d’une très grossière analyse politique et distillée dans une langue approximative proche du verbiage des sociologues de Paris VIII, serait désopilante si elle ne concernait pas la mort tragique d’un jeune homme assassiné non pas par un personnage romanesque mais par une racaille bien réelle et assez similaire à celles qui pourrissent la vie des Français dans de nombreuses villes et maintenant dans des villages. Cette dame a été directrice de recherches au CNRS – la bêtise du second degré décrite par Clément Rosset se porte décidément bien. Elle a, de plus, co-dirigé un ouvrage sur Les guerres de mémoires avec Pascal Blanchard, l’historien décolonialiste bien connu des milieux immigrationnistes et multiculturalistes dans lesquels gravitent ses amis Rokhaya Diallo et François Durpaire. Il y a, comme ça, des signes qui ne trompent pas.

Sur France 5, Patrick Cohen, lui, a repris sans nuances le récit des racailles rapporté complaisamment par Le Monde. « Ils sont venus pour s’amuser, pour draguer des filles. Pas d’incident jusqu’à la dernière chanson de la soirée, Tchikita du rappeur Jul. C’est là que d’après les mis en cause, l’un des participants au bal, un rugbyman, aurait tiré les cheveux longs d’un des membres du groupe, le traitant de “Tchikita”, c’est-à-dire de fille sexy. Altercation, bagarre, les offensés sortent des couteaux. Un adolescent de 16 ans
