Nos terres promises est une vraie saga corse, qui commence dans l’île, comme il se doit, et se poursuit à Marseille, comme on peut s’y attendre, avant de finir en Israël — c’est moins habituel. Avec son lot de fonctionnaires, de flics, de truands, tous liés par des liens familiaux, des liens d’amour et parfois de haine, encore plus forte que l’amitié. Notre chroniqueur a été visiblement séduit.
De la même façon que New York est une ville juive bien plus peuplée que Tel-Aviv, Marseille fut longtemps, jusque dans les années 1970, la plus grande ville corse. Les insulaires avaient commencé à quitter leur île bien aimée et violemment marâtre vers la fin du XIXe siècle, avec une affluence nette après la Première Guerre mondiale : la Corse donna tant de ses enfants à la patrie — près de 12 000 morts pour 52 000 engagés, l’économie de l’île ne s’en remit jamais — que les survivants préférèrent encore risquer leur chance sur le Continent qu’errer derrière leurs troupeaux dans une île que le maquis regagnait impitoyablement. Les incendies chaque année mettent à nu des centaines de murets bâtis jadis par mes ancêtres pour faire pousser du blé, et que ne fréquentent plus que les sangliers.
Saga pleine de bruit et de fureur
J’ai pas mal écrit sur la Corse, par exemple pour la collection Découvertes / Gallimard. J’ai rédigé seul les deux guides de l’île. Mais à l’origine, je devais le faire avec Gabriel Culioli, dont
