Le verbe toujours recommencé… Une analyse de Philippe Bilger
Trop de sujets trottent dans ma tête : je suis parfois perdu pour en choisir un. J’ai effleuré la suspension immédiate du sénateur Joël Guerriau par le parti Horizons en me demandant pourquoi cette rectitude n’avait pas été de mise pour le pouvoir présidentiel avec les conseillers et les ministres mis en examen. Trop simple, trop évident sans doute. Mais j’ai décidé d’opter pour un autre qui m’a été suggéré par un débat rapide, à l’Heure des pros du 23 novembre, sur CNews, sur la puissance des mots, au sujet d’une déclaration de Marion Maréchal dénonçant « les prémices d’une guerre ethnique ». Vincent Hervouët mettait en cause ce langage risquant de créer ce qu’il ne souhaitait pas. Je n’étais pas très éloigné de cette position appelant une distinction très fine à opérer entre le rôle salubre des mots décrivant le réel et alertant sur les nuisances et le langage ressemblant à ce que Chateaubriand stigmatisait par cette exclamation : levez-vous, orages désirés ! Pour ma part j’ai toujours été sensible au pouvoir pervers des mots même si
