Accueilli au Kazakhstan le 1er novembre, le président Emmanuel Macron a effectué sa première visite officielle, répondant à l’invitation de son homologue kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev. Les deux présidents se sont réunis à l’Akorda, le palais présidentiel, après une cérémonie d’accueil en l’honneur de la France.
Les discussions ont porté sur l’état et les perspectives du partenariat stratégique entre les deux pays, avec un accent sur l’élargissement de la coopération dans les secteurs économique, commercial, de l’énergie, des transports, de la culture, et de l’humanitaire. Le président Tokaïev a souligné le rôle de la France en tant que partenaire essentiel du Kazakhstan en Europe, en notant une augmentation significative des échanges commerciaux. À ce titre, le Kazakhstan est le premier partenaire économique de la France en Asie centrale, avec un volume d’échanges variant entre 2 et 6 milliards de dollars annuellement, dont 80% sont les exportations kazakhstanaises.
Ancrer la présence française en Asie centrale
Le président français a, en retour, invité Tokaïev à Paris en 2024 pour être l’invité d’honneur du Forum de la Paix.
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Cette visite, et les annonces de projets futurs, renouvellent le lien stratégique qui unit les deux pays. Emmanuel Macron l’a répété plusieurs fois au cours de sa visite, et notamment au Forum des entrepreneurs organisé pour l’occasion, les partenariats au Kazakhstan permettent à la France de trouver sa souveraineté énergétique, économique, et géopolitique. Le pays est un point de projection stratégique pour que la France s’affirme au plus près des concurrents russe et chinois. Étant progressivement remplacée en Afrique par la Russie, la France se concentre en retour sur un pays qui prend ses distances avec Moscou. C’est là-dessus que les intérêts de Paris et d’Astana convergent, le Kazakhstan cherchant lui à s’émanciper de l’influence russe.
Renforcer les liens culturels et humains
En plus de la signature de contrats dans la santé, l’agriculture, l’énergie et les transports, le président français a aussi annoncé à l’issue de son entretien avec Tokaïev l’ouverture prochaine d’une université franco-kazakhstanaise à Astana. Le Kazakhstan va financer lui-même le projet et ambitionne un partenariat élitiste, nous a confié le Ministre des Sciences et de l’enseignement supérieur, Sayasat Nurbek.
Les présidents français et kazakhstanais ont aussi conjointement annoncé le renforcement de l’enseignement du français dans les écoles kazakhes. Le président Macron a été ovationné par les étudiants kazakhstanais après un long temps de questions/réponses, ce qui montre la réussite de la France dans la scolarité du pays. Au moment où la France est chassée d’Afrique, le renforcement de ses liens économiques et diplomatiques en Asie centrale lui permet une réorientation stratégique au sein de l’Eurasie, une zone cruciale tant par la présence des Routes de la Soie que par le réveil politique et économique des pays de la région. Ce faisant, la France accélère sa présence dans une région où ses entreprises sont présentes depuis 1992 et la disparition de l’URSS et où de nombreuses potentialités économiques s’ouvrent à son industrie…
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