Le Front Polisario a revendiqué dimanche 29 octobre une attaque survenue dans la ville d’Es-Smara au Maroc, ayant causé la mort d’un Marocain vivant en France ainsi que trois blessés graves, ainsi que d’autres dans les régions de Mahbas, Farsia et Smara.
Dans la soirée du 28 au 29 octobre, quatre déflagrations ont secoué la ville d’Es-Smara, située dans la région de Laâyoune Sakia El Hamra à environ 80 kilomètres du nord de la frontière mauritanienne et 300 kilomètres à l’ouest de la frontière algérienne. L’attaque a touché quatre zones d’impact dans trois quartiers différents de cette petite ville, des photos diffusées par des habitants révélant des traces d’éclats d’obus sur des murs d’habitations. Située à quarante kilomètres du « mur de défense », cette ville est malheureusement à portée de certains obus utilisés par le groupe séparatiste Front Polisario.
Ce lundi 30 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU doit d’ailleurs se prononcer sur le renouvellement de la mission d’interposition onusienne dans cette région sous tension du fait des activités militaires du Front Polisario, souvent soupçonné d’être le « proxy » de l’Algérie dans le cadre de la guerre froide larvée qui oppose les deux pays, à l’image de ce que peut être le Hezbollah pour l’Iran. De fait, la fin du cessez-le-feu décrétée par le Front Polisario, fin 2020, a conduit depuis à la revendication de plusieurs centaines de petites attaques menées par les séparatistes contre le mur de défense des Forces Armées Royales marocaines dressé en plein Sahara.
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Certains analystes craignent que la montée des violences au Proche-Orient n’agisse par contagion sur différents mouvements irrédentistes du monde arabe, singulièrement celui du Front Polisario. La Russie a notamment proposé des amendements au texte américain prévoyant le renouvellement du mandat de la mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) auxquels la France et les Émirats se sont notamment opposés. Moscou a ainsi présenté une série d’arguments soutenant le droit des populations du Sahara à exercer leur « droit à l’autodétermination », méthode qui rappellera notamment les précédents du Donbass ou encore les tentatives catalanes.
Le Sahara est occupé par des populations marocaines. Comment pourrait-on y organiser un référendum d’auto-détermination valable sans aller contre la souveraineté du royaume chérifien ? La France a tout intérêt à aider à prévenir l’émergence d’un nouveau foyer de conflit dans cette région du monde, surtout à l’heure où le monde s’embrase. Personnage évoqué dans un précédent article consacré aux réseaux du Hamas en France, l’avocat Gilles Devers est aussi celui du Front Polisario qu’il a défendu à la Cour de Justice de l’Union européenne ce mois-ci à propos des accords de pêche liant l’UE au Maroc que les séparatistes entendent contester avec l’aide de l’extrême-gauche européenne…
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