Des récits sanglants des exactions du Hamas, venus jusqu’aux oreilles de notre chroniqueur, rendent très difficile la sympathie qu’on lui enjoint d’éprouver pour le peuple de Gaza.
Sur les chaînes d’info, en attendant de voir les chars israéliens entrer dans les rues de Gaza, j’entends des témoignages éprouvants sur les massacres et très instructifs sur leurs auteurs, mais surtout sur leurs soutiens, sur leur public et sur leurs supplétifs, comme dans le récit du journaliste Michaël Sadoun qui parle « d’une femme démembrée jetée à la foule en liesse ».
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Ou dans celui d’une soldate, seule survivante de l’attaque d’un poste de surveillance, qui raconte « qu’aux combattants en tenue de commandos, s’étaient joints les paysans qu’on connaissait, qui étaient gentils et qui », dit-elle, « se sont jetés sur nous ». Le mot « combattant » étant inapproprié car comme l’écrivait Arthur Koestler : « Les Arabes font d’excellents émeutiers mais de piètres combattants ».
Fourbes et sanguinaires
Ou bien dans ce récit d’une femme rescapée d’un massacre dans un kibboutz qui relate que depuis son refuge, elle a entendu toutes sortes de gens qui s’étaient engouffrés dans les brèches derrière les membres du Hamas pour mener la même guerre sainte, se livrer, en plus des meurtres, aux pillages, aux saccages, aux vols, aux razzias, comme les villageois biélorusses des Disparus de Daniel Mendelssohn dans le sillage des Einsatzgruppen. Et « qu’il y avait parmi eux », ajoute-t-elle, « même des enfants ».
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Ou encore dans celui du porte-parole de Tsahal, Olivier Rafowicz, qui rapporte qu’au retour de leur expédition, les djihadistes, accompagnés de citoyens ordinaires qui « étaient partis faire leur marché en volant tout ce qu’ils avaient pu emporter et en kidnappant des hommes, des femmes ou des enfants », les guerriers de l’islam donc, comme jadis les Barbaresques en Méditerranée, avaient été accueillis par les Gazaouis « avec des bonbons et aux cris de Tuez-les juifs ».
À l’écoute de ces récits glaçants, me revient cette formule d’Ariel Sharon, qui a priori et même a postériori connaissait bien les Arabes, et qui, lors d’une réunion au sommet pour préparer des négociations de paix, avait dit à des diplomates américains sidérés : « Le problème avec les Palestiniens, c’est qu’ils sont fourbes et sanguinaires ».
Une chance folle
Sanguinaires, nous l’avons vu et l’Histoire nous enseigne que cela n’est pas nouveau. Et fourbes, nous le verrons si, comme leurs cousins du Hezbollah au Liban en 2006 à l’arrivée des soldats israéliens, les farouches « combattants » des films de propagande planquent leurs cagoules et leurs kalachnikovs, et redeviennent boulangers, garagistes, infirmiers ou simples bons à rien.
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Voilà pourquoi, quand j’observe le soin que prend l’armée israélienne pour prévenir les civils avant les bombardements en les invitant à s’éloigner des zones de combat, quand j’entends le porte-parole de Tsahal répéter qu’Israël est en guerre contre le Hamas et pas contre le peuple palestinien, quand je vois les Israéliens si soucieux de distinguer le terroriste du citoyen en pratiquant la frappe chirurgicale plutôt que la punition collective, je me dis que les Gazaouis ont une chance folle, après ce que certains d’entre eux ont fait aux Israéliens, de les avoir comme ennemis plutôt que d’autres Arabes. Une chance inappréciable d’avoir à craindre la colère des meilleurs ennemis du monde, plutôt que celle d’autres musulmans. Comme ceux, entre autres, qui manifestent leur réprobation d’Israël, dans les rues d’Amman, de Tunis, du Caire, de Londres ou de Paris.
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