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Crise de nerfs au camp du bien

Sophia Chirikou, Sandrine Rousseau et Olivier Véran, qui décrochera la Palme du ridicule?


Crise de nerfs au camp du bien
Jocelyn Dessigny, député RN de la 5ᵉ circonscription de l'Aisne. D.R.

Trois personnages de gauche en quête de hauteur


Le progressisme contemporain, c’est peut-être Montaigne qui en parle le mieux. Tania de Montaigne bien sûr, cette ancienne animatrice de Canal Plus, devenue romancière, dont le dernier livre, Sensibilités (Grasset), brocarde l’autocensure en train de s’imposer dans le milieu de l’édition au motif de “ne pas blesser” les minorités… et donc de les infantiliser. « Il y a un kidnapping du spectaculaire aux dépens de la pensée », déplorait-elle, lucide, hier dans Libération, alors qu’on l’interrogeait sur la gauche française.

Et la Palme du ridicule est attribuée à…

Reste à savoir qui sont les kidpappeurs d’intelligence. À La France insoumise, il ne faut pas chercher longtemps pour les trouver. Prenez Sophia Chirikou par exemple. Le 21 septembre, sur Facebook, la députée LFI nous a fait une crise d’ado en comparant carrément Fabien Roussel au pro-nazi Jacques Doriot ! Une agit-prop de niveau collège aussitôt relayée sur les réseaux sociaux par son comparse Jean Luc-Mélenchon. Tout cela pour punir le secrétaire national du PCF d’avoir osé, quelques jours plus tôt sur France Info, critiquer un slogan, non moins puéril, de l’extrême gauche factieuse: “tout le monde déteste la police”. 

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Et puis le kidnapping de l’intelligence a continué le jour de ladite manifestation, samedi dernier. Cette fois, c’est Sandrine Rousseau qui a agi seule, sur Twitter/X, en accusant un agent des forces de l’ordre, qui patrouillait non loin du cortège, de comportement « inadmissible ». Qu’avait donc fait le policier pour mériter un tel courroux ? Juste son métier. Afin de calmer un black bloc qui tentait de défoncer sa voiture de service à coup de barre de fer, le gardien de la paix a dégainé son arme, avec sang-froid et sans tirer bien sûr. Un geste parfaitement justifié et maîtrisé, comme en attestent les diverses vidéos des “street reporters” qui ont vite tourné en boucle sur la toile. Cela n’empêchera pas la députée de réitérer le lendemain sur LCI ses cris d’orfraie.

« Travail famille patrie » contre goulag macroniste

Dernier kidnapping de l’intelligence en date, pas plus tard qu’avant-hier. Dans un tweet effarouché, Olivier Véran a accusé le député RN Jocelyn Dessigny de cacher « sous le vernis, le rance », comprenez la phallocratie, le repli sur soi, le pétainisme. Le malheureux élu mariniste avait pourtant rappelé une évidence: « Si elles le souhaitent », venait-il de déclarer à l’Assemblée nationale, « il vaut mieux que les mères au foyer “s’occupent de leurs enfants“ », plutôt que de faire des heures obligatoires afin d’avoir droit au RSA. Sans doute l’expression “mère au foyer” aura-t-elle suffi à déclencher chez le porte-parole du gouvernement ce réflexe pavlovien classique qui fait voir à certains la bête immonde là où il n’y a que du bon sens.

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On n’a certes pas attendu 2023 pour assister à gauche à un festival de la bêtise et de l’outrance. N’oublions pas que l’an dernier à la même période, Mme Obono lançait « mangez vos morts » à « ceux qui instrumentalisent la lutte des femmes en Iran »… Reconnaissons cependant que nous avons en cette rentrée un cru exceptionnel ! Comment expliquer que le camp du bien soit devenu à ce point une caricature de lui-même ?

Tentons une hypothèse: Marine Le Pen n’a jamais été aussi lisse, aussi calme, aussi silencieuse. Alors que l’actualité lui offrirait chaque jour l’occasion de s’époumoner, par exemple sur l’abaya, Lampedusa ou le non-lieu dans l’affaire Adama Traoré, pas la moindre petite phrase, pas un mot plus haut que l’autre, aucune récupération. Bref plus rien pour mettre en branle une gauche dont la seule raison d’exister est de faire barrage aux dérapages. Tels des acteurs de Hollywood privés de contrats par la grève des scénaristes, les ténors de la bien-pensance n’ont dès lors d’autre choix que de faire leurs échauffements de voix sur de vieilles partitions. Or, si le timbre porte toujours autant, le spectacle, lui, est devenu un théâtre de l’absurde.

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est journaliste.

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