« Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par le fanatisme de l’indifférence. » En déplacement à Marseille, notre Pape a chargé les Occidentaux plutôt que les passeurs ou pays africains, et plaidé pour un accueil inconditionnel des migrants clandestins qui arrivent sur les rives européennes. Le cimetière marin qu’il dénonce recevra encore beaucoup de victimes…
L’exemplarité est au cœur des valeurs chrétiennes. Le Christ montre l’exemple du pardon en demandant à son Père au pied de la croix de pardonner à ses bourreaux car « ils ne savent pas ce qu’ils font ». Marseille offre un magnifique exemple de dévouement chrétien avec son archevêque Mgr de Belsunce qui vint au secours des malades de la terrible peste de 1720, la dernière qui ravagea la France. Le pape François pourrait s’inspirer de cet héroïque prélat et faire lors de son passage dans la cité phocéenne une annonce bouleversante : il hébergera au Vatican les migrants débarqués la semaine dernière à Lampedusa, et pourquoi pas, ceux qui ne manqueront pas d’arriver ensuite. « Ah, vous refusez d’accueillir à bras ouverts ces pauvres gens ? Eh bien moi, je vais le faire ! Je ne vais pas me contenter des deux ou trois familles de musulmans syriens que j’héberge déjà, je vais accueillir tous les rescapés de la traversée ! » Quelle allure ! Cette noblesse d’âme se révélerait contagieuse et chaque foyer européen se sentirait obligé d’accueillir à son tour deux ou trois familles africaines ou moyen-orientales. Chambre d’amis, dressing, garage, baignoire, tant d’espaces sous-employés dans la vie quotidienne pourraient être utilisés !
Le Vatican, New York: même combat !
Le Vatican n’est pas si petit que ça, il mesure près d’un demi-kilomètre carré, ce qui avec les 800 résidents actuels donnerait une densité de 17 600 habitants au kilomètre carré, largement inférieure à celle de Monaco. Mais me direz-vous, il leur faut un toit. Justement, la basilique Saint-Pierre mesure 188 mètres de long sur 154 de large, soit 28 952 m2. Ce qui divisé par 8 000 donne 3 619 m2 pour chaque migrant, qui serait ainsi logé au large. De quoi accueillir sans problème les prochaines vagues d’arrivées, et quand tout le sol sera occupé, on pourra construire des caillebotis pour faire dormir les nouveaux venus, comme dans les navires négriers du XVIIIe siècle. Bien sûr, il faudra retirer des murs et de la coupole de la basilique tous les symboles chrétiens pour ne pas offenser les arrivants, en grande majorité musulmans. L’accueil doit être inconditionnel, en a décidé François, et la générosité ne se discute pas. Pour ne pas trop encombrer les routes et chemins de fer italiens, une rotation de bus ira chercher les migrants en Sicile. Ainsi ont fait aux États-Unis les gouverneurs de certains États républicains qui ont envoyé leurs immigrés à New York, chez le maire démocrate de New York, Eric Adams, qui juge désormais la situation ingérable.
Peut-être que le pape François se rendra compte alors qu’il y a un insurmontable problème d’échelle entre la population européenne, stagnante et vieillissante, et la population africaine, jeune et à l’accroissement exponentiel. Peut-être relira-t-il avec d’autres yeux la parabole du bon Samaritain, qui sert à justifier sa volonté d’immigration illimitée. Il s’agit d’un étranger au pays judéen qui porte secours à un autochtone roué de coups par des brigands. La leçon de la parabole est claire, les étrangers sont capables d’autant de charité que les Juifs, sinon davantage. Rien à voir avec les Européens sommés d’accueillir par milliers des jeunes gens robustes et souriants à larges dents, tout à leur joie enfantine d’être pris en charge par ces pauvres niaiseux de toubabs. Peut-être le pape François se rappellera-t-il que le commandement christique d’aimer son prochain plus que soi-même vise son « proche » et non son « lointain ». Il est en effet plus difficile d’aimer un proche trop connu qu’un étranger lointain, fantasmé et idéalisé. Le Christ, en Matthieu 5:24 nous ordonne : « Ne va pas à la synagogue avant de te réconcilier avec ton frère. » Rousseau, pour une fois d’accord avec les Écritures, se moque dans Émile de « tel philosophe (qui) aime les Tartares pour être dispensé d’aimer son voisin ».
Chiffres considérables
Ajoutons la parabole du fameux « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu », présente dans les trois évangiles synoptiques. On tend un piège au Christ en lui demandant s’il faut payer l’impôt aux Romains, il veut savoir de qui est l’effigie gravée sur la pièce de monnaie à verser à l’occupant, et il s’en sort par la célèbre réplique, fondement de la séparation du spirituel et du temporel en Occident. Le Christ se montre légaliste et il n’approuverait sûrement pas le franchissement nocturne en tapinois des cols du Briançonnais.
Tous les arguments immigrationnistes sont devenus inaudibles. J’ai encore entendu ces jours-ci à la télévision une brave dame dire sur un ton d’évidence : « Mais enfin, 8 000 migrants sur 450 millions d’Européens, ce n’est rien du tout ! » L’ennui c’est qu’on nous répète ce refrain depuis une vingtaine d’années, ce qui, multiplié par le nombre de semaines que compte ce laps de temps, donne tout de même un chiffre considérable. Tout aussi naïve, l’injonction donnée à l’Europe de développer économiquement l’Afrique, encore entendue récemment de la bouche d’Alberto Toscano. En 2015, Jean-Louis Borloo a hautement claironné qu’il allait électrifier ce continent. Passons sur le néocolonialisme latent qu’il y a à vouloir faire le travail des Africains à leur place, mais ne passons pas sur le résultat : absolument rien ! Pas de tambours, pas de trompettes, silence absolu sur l’échec du brave homme qui voulait vider à la cuillère l’océan de la corruption de ce malheureux continent. Selon Jeune Afrique, il a simplement déclaré en février 2017 qu’« il se tournait vers d’autres horizons ».
Il n’est pas besoin d’avoir une bonne boule de cristal pour savoir ce qu’il adviendra de l’immigrationnisme brouillon du pape François : Laurent Dandrieu l’a déjà expliqué dans Le Grand Malaise, publié en 2017. L’Église catholique passera pour responsable du grand changement civisationnel, ou plutôt décivilisationnel, qui s’annonce. Les églises s’en trouveront de plus en plus vides et les ordinations de prêtres de plus en plus rares.
Sur les canons de ses armées Louis XIV faisait graver la formule latine « Ultima ratio regum », « le dernier argument des rois ». Non pas une moquerie pour ceux qu’anéantiraient les feux de son artillerie, plutôt une excuse résignée à la nécessité de la guerre dans les cas extrêmes. Toutes les élites européennes avaient été scandalisées au XVIIIe siècle par la première victime célèbre de l’artillerie, nouvellement importée de Chine, le jeune, beau et prometteur général du pape, Jean de Médicis. Un magnifique traité avait été signé par toute l’Europe pour bannir à jamais l’emploi de cette arme diabolique… Un traité de la même eau que les nobles déclarations du pape François à Marseille. Hélas trois fois hélas, la diplomatie de la canonnière sera la seule à résoudre l’interminable problème des migrations. Ceux qui n’osent pas déployer un blocus de navires de guerre européens à travers la Méditerranée seront comptables des milliers de noyades qui se produiront jusque-là. Autant dire que le cimetière marin que dénonce le pape recevra encore beaucoup de victimes.
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