Une tribune de l’opposition au président Rajoelina.
Il est affligeant pour Madagascar que la réalité soit si douloureuse pour la population et que le pouvoir en place ne trouve d’autres propositions à faire que de nier cette réalité plutôt que de mettre tout en œuvre pour la rendre meilleure. Car, contrairement aux affirmations de Mme Lova Hasinirina Ranomaro, directrice du cabinet du président malgache,
- Qui peut encore ignorer aujourd’hui que Madagascar est devenu ce pays où la pauvreté accable plus de 85% de sa population, vivant quotidiennement privée d’électricité et d’eau potable, dans des conditions d’hygiène proches du Moyen-âge ?
- Qui peut encore ignorer que Madagascar est devenu ce pays où la Justice ou ce qu’il en reste, n’est plus qu’un instrument d’oppression aux mains de l’exécutif qui enjoint aux juges de ne sévir que contre les honnêtes gens ?
- Qui peut encore ignorer que les plus hauts dirigeants de Madagascar sont impliqués dans des scandales de détournement de fond publics, de trafics d’or, de corruption, au point que la directrice de cabinet du président de la République lui-même, soit arrêtée et emprisonnée à Londres pour des faits graves de corruption et de tentative d’extorsion d’argent ? Qui peut croire de surcroît qu’elle n’y soit pas allée en service commandé ?
- Qui peut ignorer que l’actuel et encore président de la République de Madagascar n’avait pas menti et falsifié les documents produits à la Haute cour constitutionnelle en cachant sa nationalité française obtenue à la suite d’une demande volontaire de naturalisation en 2013, alors qu’à cette époque, il avait déjà le statut de chef de l’Etat ?
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Qui peut encore ignorer ?… Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive, mais surtout, tout le monde sait que le seul motif de vouloir s’accrocher au pouvoir du président en place et de son entourage, est l’impérieuse nécessité de préserver une énorme richesse mal acquise sur le dos d’un peuple de plus en plus pauvre et délibérément maintenu dans un état de sous-développement pour mieux abuser de lui.
À Madagascar, les institutions sont instrumentalisées par le pouvoir et sa clique au bénéfice de leurs seuls intérêts et ne préservent plus que l’apparence d’une démocratie, tandis que la liberté de la presse est bafouée tous les jours. Dans leur situation d’opprimés, les Malgaches s’impatientent malgré tout de voir que, si la candidature d’Andry Rajoelina venait cependant à être validée, la réaction des chancelleries étrangères présentes à Madagascar, des bailleurs de fonds et de la Communauté internationale en général ne se borneront pas une fois de plus à avaliser un processus électoral dévoyé, afin de maintenir une apparente stabilité quel que soit le désordre insupportable qu’elle entretient.
A Madagascar, le prochain vote peut changer les choses et remettre le pays sur la voie du développement. A condition que la vérité de sa situation réelle soit accessible à tous !
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