L’éditorial de septembre d’Elisabeth Lévy.
Si ça se trouve, on ajoutera bientôt le terme « autorité » à la devise nationale. C’est qu’à défaut de changer les choses, le macronisme se paye volontiers de mots et celui-là fait un tabac. Dans son entretien-fleuve du Point, le président l’emploie treize fois, pour constater qu’elle est en crise et qu’il faut la rétablir. La belle découverte que voilà. La disparition de l’autorité à tous les étages de la vie sociale, beaucoup de Français l’observent tous les jours et pas seulement sur leurs écrans. Les honnêtes gens qui doivent montrer patte blanche à des dealers pour rentrer chez eux ou voient des gamins de douze ans brûler des bâtiments publics, les professeurs sommés de remonter leurs notes (voir l’édifiant article de Corinne Berger, pages 14-17 du magazine) ou de faire profil bas devant des parents hargneux, sans oublier les policiers priés d’endurer sans broncher violences et insultes de sauvageons qu’une juge compassionnelle sermonnera gentiment parce que c’est pas bien, promettez de ne pas recommencer vous voulez un bonbon ?, tous ceux qui subissent, impuissants, sont certainement charmés d’apprendre que le retour de l’Autorité
