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Niger, Maroc, Algérie: la France en difficulté

Entretien avec Xavier Driencourt


Niger, Maroc, Algérie: la France en difficulté
Niamey, Niger, 30 juillet 2023 © Sam Mednick/AP/SIPA

« Vive l’armée ! Vive Tiani ! » et « À bas la France ! » entendait-on scander dans les rues de Niamey, hier, après le renversement du président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, qui reste détenu par le nouvel homme fort du pays, le général Abdourahamane Tiani. La France, qui compte un peu plus de 500 ressortissants dans le pays, a suspendu « toutes ses actions d’aide au développement » à destination du Niger, et l’Élysée a fait savoir que « quiconque s’attaquerait aux ressortissants, à l’armée, aux diplomates et aux emprises françaises verrait la France répliquer de manière immédiate et intraitable ». La Russie est suspectée de souffler sur les braises.


Xavier Driencourt est diplomate et haut-fonctionnaire. Fait rare, il a été ambassadeur de France en Algérie à deux reprises, de 2008 à 2012 et de 2017 à 2020, durant la présence d’Abdelaziz Bouteflika en tant que président. Niger, Fête du Trône au Maroc, relations franco-algériennes, cet expert nous livre toutes les clés pour comprendre la politique française au Maghreb et au Sahel. 

Xavier Driencourt est l’auteur de L’énigme algérienne: Chroniques d’une ambassade à Alger, L’observatoire, 256 p.


Causeur. L’actualité en Afrique du Nord et au Sahel fut particulièrement chargée ces dernières semaines, singulièrement ces derniers jours. La France est régulièrement contestée par des acteurs qui lui étaient traditionnellement favorables. Le coup d’État au Niger s’inscrit d’ailleurs dans un cycle de déstabilisations diverses inaugurées au Mali. Que pouvons-nous faire pour renverser la tendance ?

Xavier Driencourt. Ce qui s’est passé au Niger est inquiétant : c’est le troisième ou quatrième coup d’État dans la région. Il n’est pas certain que ce coup d’État soit motivé par des questions stratégiques ou une réflexion profonde sur la sécurité de la zone ; il y a vraisemblablement, dit-on, des considérations personnelles. Mais le résultat est là.  Le fait est que c’est un coup très dur pour la France et avec le Niger, se met en marche une certaine forme de théorie des dominos. Nous payons d’une certaine façon notre modèle colonial et notre politique post-coloniale. Le problème, c’est sans doute que nous ne nous donnons pas toujours


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Gabriel Robin est journaliste rédacteur en chef des pages société de L'Incorrect et essayiste ("Le Non Du Peuple", éditions du Cerf 2019). Il a été collaborateur politique

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