Accueil Édition Abonné Transgenres dans le sport: Le député Julien Odoul(RN) dénonce la complaisance d’Amélie Oudéa-Castéra

Transgenres dans le sport: Le député Julien Odoul(RN) dénonce la complaisance d’Amélie Oudéa-Castéra

Entretien avec le député de la 3ème circonscription de l'Yonne


Transgenres dans le sport: Le député Julien Odoul(RN) dénonce la complaisance d’Amélie Oudéa-Castéra
Le député Julien Odoul (Rassemblement national). D.R.

Causeur. Vous déposez une proposition de loi pour défendre le sport féminin contre l’intrusion d’athlètes transgenres. Pourquoi ? 

Julien Odoul. Cette proposition de loi est à la fois destinée à protéger le sport féminin et à défendre l’égalité des chances face à la montée de l’idéologie wokiste qui vise à installer une concurrence déloyale dans les compétitions sportives. Les conséquences sont le remplacement des sportives par des sportifs sur le podium et une perte de crédibilité pour les performances féminines. 

Mais y a-t-il seulement eu des exemples connus où des épreuves ont été faussées par des trans ?

À titre d’exemple, aux États-Unis, l’athlète transgenre Lia Thomas, après avoir concouru chez les hommes, a explosé tous les records en intégrant l’équipe féminine de natation américaine. En octobre 2018, Rachel McKinnon est devenu le premier transgenre à être sacré champion du monde de cyclisme sur piste. En France, le cas d’Halba Diouf a été largement médiatisé. Ce dernier était classé 980e coureur chez les hommes avant de s’envoler à la 58e place mondiale chez les femmes… Tous ces sportifs ont en commun d’être nés biologiquement homme et d’avoir entamé un traitement hormonal après leur puberté. Cet avantage physiologique peut s’apparenter à une forme de dopage légal.

Vous signalez que l’UCI (l’Union cycliste internationale) et la Fédération internationale d’athlétisme ont elles-mêmes mis le holà contre ces dérives. Votre proposition n’arrive-t-elle pas au moment où tout le monde a compris qu’il était absurde de faire courir des hommes avec des femmes ? 

Je salue les décisions de bon sens de l’Union cycliste internationale et de la Fédération internationale d’athlétisme qui ont mesuré l’ampleur du problème pour la pérennité et l’attractivité du sport féminin. Néanmoins, il me semble nécessaire et indispensable de légiférer pour donner un cadre précis aux fédérations qui seront de plus en plus confrontées à des revendications manipulées par des minorités radicales et extrémistes. Manifestement, on ne peut pas compter sur le gouvernement et la ministre des sports pour venir au secours des femmes. En effet, la complaisante Amélie Oudéa-Castéra a annoncé en mai dernier la création d’un groupe d’experts pour « favoriser l’inclusion » des personnes transgenres dans le sport de haut niveau. À un an des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, il serait bien que la France défende les valeurs du sport : l’égalité des chances, l’équité, le mérite, le respect de l’adversaire. En favorisant l’inclusion des athlètes transgenres, on accepte de facto l’exclusion des athlètes féminines. C’est injuste et révoltant !

Il y a quand même eu dans l’histoire du sport des phénomènes, des cas de figure, comme Caster Semenya, athlète atteinte du syndrome de Klinefelter et qui avait des chromosomes XXY. La frontière entre féminin et masculin est-elle toujours si nette ?

Ces cas sont extrêmement marginaux ! Et ils ne participent pas d’un mouvement de la déconstruction qui cherche à remettre en cause tous les fondements de notre société y compris les différences biologiques élémentaires. Il faut se rappeler que pendant très longtemps, les femmes n’ont pas eu accès à la pratique sportive. Le sport a d’ailleurs été l’un des moteurs de l’émancipation féminine avec des figures emblématiques qui ont servi de modèles à des générations de jeunes filles, en France, et dans le monde. Le sport qui porte le dépassement de soi a permis à des jeunes filles « invisibles » dans leur pays de percer au plus haut niveau. Depuis une trentaine d’années, les sports féminins sont en plein essor et leur médiatisation s’est développée entraînant une augmentation enthousiasmante du nombre de licenciées. Aujourd’hui, veut-on retourner en arrière ? Veut-on barrer la route aux futures championnes et accepter ce mouvement mortifère qui veut éloigner les femmes des terrains pour les remplacer par des hommes ?

Aux Pays-Bas, un transsexuel a gagné le concours de Miss national. Reconnaissez que s’il n’y a pas grand mérite a gagné un 110 mètres face à des femmes quand on est un homme, il y en a un à gagner un concours de beauté !

Il n’y a aucun mérite à tricher dans une compétition sportive ou à truquer un concours de beauté. Que ce soient avec une transition hormonale ou des opérations chirurgicales, le monde qui nous est vendu par les tenants du wokisme est celui de la négation totale du réel, du vrai et de l’authentique. Il ne s’agit pas de remettre en cause les choix personnels et intimes de certains qui doivent être respectés. Il existe, et ce n’est pas nouveau, des femmes et des hommes qui ne se sentent pas à l’aise dans leur sexe de naissance et pour diverses raisons tentent de devenir ce qu’ils auraient aimé être. Je respecte cela. Pour autant, ces choix sincères et souvent peu médiatisés sont éclipsés et instrumentalisés par des réseaux militants transidentitaires qui veulent faire du transgenrisme une norme et une mode en méprisant les libertés de chacun et surtout la place des femmes dans notre société.




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Professeur démissionnaire de l'Education nationale

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