Accueil Édition Abonné Avignon: bébés blancs embrochés et festivaliers accusés de racisme

Avignon: bébés blancs embrochés et festivaliers accusés de racisme

Il y a le bon raciste et le mauvais raciste...


Avignon: bébés blancs embrochés et festivaliers accusés de racisme
"Carte noire nommée désir", une pièce de Rébecca Chaillon © Christophe Raynaud de Lage / Festival d'Avignon

La pièce Carte noire nommée désir, de Rébecca Chaillon, entend déconstruire les fantasmes autour de la femme de couleur. Lors d’une représentation de leur spectacle polémique, au Festival d’Avignon, des actrices auraient fait l’objet de ce que la presse progressiste qualifie d’ «agressions verbales et physiques». Mais, où est le racisme dans cette affaire, exactement?


Des poupons blancs embrochés sur une scène de théâtre. C’est l’image choc de la pièce « Carte noire nommée désir ». La photo fait réagir sur les réseaux sociaux car elle interroge sur la dimension haineuse d’un spectacle placé sous le sceau du décolonialisme, cette idéologie qui dresse les hommes les uns contre les autres en fonction de leur couleur de peau et de leur culpabilité au regard de l’Histoire. Derrière la présentation aseptisée d’une pièce qui voudrait « joyeusement » secouer « les consciences occidentales et colonialistes », il y a la réalité d’une mise en accusation des Blancs, essentialisés en racistes qui s’ignorent. À tel point que des espaces dans la salle sont interdits aux Blancs, pour leur faire ressentir la violence de l’apartheid. Un apartheid, ou une ségrégation, qui n’a pourtant jamais existé en France.


Mais cette image choc est aussi une image théâtrale, qui marque et interpelle et qui aurait pu ouvrir un débat. Sauf que ce n’est pas son objet. Si l’image vous fait réagir négativement, c’est que vous êtes un raciste qui refuse d’entendre la souffrance des femmes noires et que vous appartenez à la fachosphère. Fermez le ban.

Brochettes de poupons

Face à l’indignation qui montait devant une image aussi violente


Article réservé aux abonnés
Pour lire la suite de cet article et accéder à l'intégralité de nos contenus
Formule numérique dès 3,80€
Déjà abonné(e)  ? Identifiez-vous




Article précédent Il fait chaud — et après?
Article suivant Emmanuel Macron donne l’impression de soutenir les forces de l’ordre un jour sur deux
Ancienne conseillère régionale PS d'Île de France et cofondatrice, avec Fatiha Boudjahlat, du mouvement citoyen Viv(r)e la République, Céline Pina est essayiste et chroniqueuse. Dernier essai: "Ces biens essentiels" (Bouquins, 2021)

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération