La France n’a jamais assimilé les populations indigènes de ses colonies. Quand elle a voulu les « intégrer », il était trop tard. Et l’invention du « vivre-ensemble » a été un acte de capitulation. Aujourd’hui, si nos casseurs sont assimilés à une identité, c’est à celle de leur diaspora.
Assimiler ou pas ? Transformer les Nord-Africains et les Subsahariens en citoyens français, soumis aux lois et aux coutumes françaises, ou bien préserver leur identité ? Franciser ou bien respecter les différences ? Ces questions se sont posées à la France il y a cent vingt ans, du temps de la colonisation. Et à l’époque elles ont reçu une réponse claire et sans appel : non à l’assimilation. Mais, quarante ans d’immigration irraisonnée ont remis sur la table une question que nos aïeux croyaient avoir réglée définitivement. Tel est le sort des nations qui refusent d’écouter les leçons de l’histoire.
Quand la France est partie à l’assaut de l’Afrique, du monde arabe et de l’Indochine, elle n’avait aucune idée de ce qui l’attendait sur place. Elle ne savait pas non plus ce qu’elle allait faire de ses futures colonies : comment les gouverner, avec quelles élites (locales ou importées depuis la métropole), avec quel objectif de développement, pendant combien de temps ? La colonisation française est une idée tordue aux hypothèses hasardeuses et aux méthodes bricolées. Largués sans réelles instructions ni doctrines, les militaires et les civils qui ont conquis les colonies ont dû inventer un « plan » pour gérer l’immense empire que la France a englouti entre 1880 et 1900 : soit une dizaine de millions de kilomètres carrés et une cinquantaine de millions d’habitants.
