Notre chroniqueur, à qui rien de ce qui est cinéma n’est étranger, est allé voir pour nous le film de Christopher Nolan, Oppenheimer. Il en est sorti enthousiaste — sur le fond comme sur la forme.
Le biopic, comme disent les Américains, est un genre fort difficile. Il faut que la personnalité dont vous retracez l’histoire soit assez connue pour que sa vie intéresse le grand public ; que l’acteur choisi, outre une ressemblance superficielle, soit capable de l’incarner ; et qu’il y ait assez d’événements dans la carrière du personnage pour animer un film de longueur raisonnable.
Un tour de force
Quand de surcroît vous choisissez de raconter la vie d’un scientifique ou d’un intellectuel, c’est-à-dire d’un homme dont l’existence, pour l’essentiel, se déroule entre ses tempes et off the record, cela tient du tour de force. Comment intéresser le public, qui par définition n’y comprendra rien, avec un bla-bla ésotérique et des démonstrations au tableau noir ?
L’une des solutions est de fournir une foule de détails sur son environnement, son époque, éventuellement ses liaisons — mais oui, ça baise, un savant. L’autre est d’insérer le
