Les Filles d’Olfa, de Kaouther Ben Hania, sorti le 5 juillet. Un vrai-faux documentaire tunisien passionnant.
Avec L’Homme qui a vendu sa peau et La Belle et la Meute, la cinéaste tunisienne Kaouther Bern Hania avait prouvé sa capacité à raconter des histoires sur grand écran. Son nouveau film, Les Filles d’Olfa, s’inscrit dans une veine documentaire radicalement différente. Elle y raconte l’histoire vraie d’Olfa Hamrouni dans une forme hybride qui convoque des comédiennes pour jouer aux côtés des véritables protagonistes de l’affaire. Rappelons que cette Tunisienne a acquis une notoriété internationale en avril 2016 quand elle a rendu publique la radicalisation de deux de ses quatre filles, parties rejoindre Daesh. Retour du voile après la révolution, violences familiales, mère paradoxale, le film aborde de multiples sujets au fil de séquences que le procédé choisi rend à plusieurs reprises troublantes, entre mensonge et réalité, fiction et incarnation. Rugueux et complexe à la fois, Les Filles d’Olfa s’avère passionnant de bout en bout, comme une plongée au cœur d’une société traversée de courants contradictoires.