Henri Laurent, 89 ans, est propriétaire de la manade Laurent, créée par son père en 1944. Ce pilier du monde de la course camarguaise, gardien d’une tradition ancestrale, nous raconte son histoire familiale où le taureau est roi.
Nous sommes en Camargue, au mas des Marquises, perdu quelque part entre Salin-de-Giraud et le mystérieux étang de Vaccarès. C’est là que vit le manadier (éleveur de taureaux sauvages) Henri Laurent. Sur près de 500 hectares, taureaux et chevaux, tous de race Camargue, paissent en quasi-liberté. Le taureau Camargue n’est pas le taureau espagnol acteur de la corrida, mais une bête étrange aux cornes en forme de lyre, crainte et adorée, dont les témoignages de la présence sur ces bords de la Méditerranée remontent à l’époque gallo-romaine. Son origine précise reste encore assez floue. Certains pensent qu’il est la dernière ramification de la race asiatique, d’autres qu’il est un auroch ayant vécu au Quaternaire sur les terres d’Afrique et d’Espagne. Au Moyen Âge, ces taureaux, encore à l’état sauvage, sont capturés à l’occasion de mariages, de fêtes, pour les affronter au cours de jeux. Aujourd’hui, dans le sud de la France, 150 manades préservent cette race dans des conditions presque sauvages, sur près de 50 000 hectares de nature intacte.
Cow-boy camarguais
La manade Laurent est l’une
