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Mais de quoi ils se mêlent

Le billet satirique de Denis Hatchondo


Mais de quoi ils se mêlent
Brigitte Macron et Pap Ndiaye visitent une école primaire pour élèves allophones à Paris, le 13/12/2022. © JULIEN DE ROSA-POOL/SIPA

Le couple Macron est désormais en roue libre. S’il y en a qui, de quoi je me mêle, s’interrogeaient sur l’authenticité de ce couple, ils peuvent jour après jour, toucher du doigt le ciment prompt qui lie ces deux êtres. Ce ciment, c’est un culot hors norme, une indécence qui, à force d’être répétée, bouscule les traditions d’une classe politique terrorisée.


Bridget

Sans remaniement, elle est la nouvelle ministre de l’Éducation Nationale. Loin de moi l’idée de plaindre le Pap qui n’a que l’utilité d’une soupape d’insécurité pour l’avenir de l’enseignement donné aux futurs citoyens. S’il n’a pas le courage de démissionner après avoir été humilié, c’est son problème. Et pas une fois, deux fois en un mois. Par une first lady qui, sans mandat ni pantalon, mais en talons aiguille, se permet de piétiner ses plates-bandes. Quand le feu couve sous l’abaya, le Pap, mutique depuis sa prise de fonction, prend deux doses de whisky, inspire, expire lentement, fait enfin entendre le son de sa voix : “mes biens chères sœurs, je suis contre le port de l’uniforme.” Sacré Charlemagne ! Les sœurs se marrent à se plier le voile en deux. Bridget convoque la presse pour dire : “mes biens chers frères, l’uniforme, je suis pour.” Les frères pleurent de rire à se rincer la barbe en feu. Au-delà de ce combat de poule, de poulet, du déboulé décomplexé de Bridget dans la lumière, ce blablatage illustre le renoncement et l’impuissance du pouvoir à endiguer l’assaut des fous sur la citadelle républicaine. L’émergence du dossier sur le harcèlement à l’école, via deux ou trois faits divers sordides, confirme l’avènement de Brigitte aux commandes du ministère. Elle humiliait le Pap, maintenant elle le lapide, lui coupe les bras. Pas de bras, pas de chocolat Trogneux pour Papounet. La séquence alimente la nostalgie d’une Anémone et son charisme de géranium dans le parc de l’Élysée.

A lire aussi, Gabriel Robin: Harcèlement: l’école comme expérience carcérale

Manu, l’intelligent artificiel

L’essentiel de son agenda est consacré à faire souffrir une Borne qui en redemande. Le sado-masochisme se pratique au sein de l’exécutif, pendant que de ZAD en ZUP, de serres en bassines, de préfectures en sous-préfectures, la casserole et le sécateur ont fait la nique à la faucille et au marteau. Attention, le président ne passe pas tout son temps à planter des aiguilles dans sa poupée Bornée. Excité comme une puce électronique depuis l’avènement de Chat GPT, il est regonflé comme un Larcher devant une andouillette. Au point de confier “pousser pour que Mbappé reste au PSG”. Voilà la praline que les gueux attendaient. Qui va enfin mettre du beurre dans leurs épinards, surtout si c’est Brigitte qui fait la sauce.

Pauvre de nous

Heureusement, il nous reste les faits divers, les chaines infos, les néo-assassins et le Boursin. Aujourd’hui on fomente le crime parfait pendant des mois. Sans la moindre faute, dans le secret. Tout ça pour une fois la victime découpée, enterrée, nickel chrome, avoir tout bien fait, convoquer la Presse, blablater, pleurnicher, se trahir, se noyer. Pour boucler l’enquête, la Crim n’a qu’à regarder la télé ! Bref, le politique et l’assassin sont aujourd’hui dans la même galère, plombés par leur excès frénétique de communication.




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Journaliste

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