Quand je lis dans Paris Match le portrait de Gabriel Attal et que ce dernier nous déclare avec une désarmante sincérité que son action ministérielle vise à faire oublier qu’il venait de la gauche, je suis persuadé qu’il n’est pas le seul dans ce cas.
Au moment où je commence à écrire ce billet, je viens d’apprendre l’effroyable attaque criminelle, par un Syrien armé d’un couteau et demandeur d’asile (s’étant dit chrétien) contre plusieurs très jeunes enfants à Annecy sur un espace bien connu là-bas qui s’appelle le Pâquier. Avec cette épouvantable tragédie, je ne quitte pas mon sujet puisque les modalités de cette horreur nous confrontent très directement aux graves faiblesses du pouvoir malgré un ministre de l’Intérieur qui fait tout ce qu’il peut, par tweets, déplacements et mesures, pour combler le vide sidéral du régalien avec ce président qui découvrira trop tard que la droite, c’est d’abord une volonté de protection absolue de tous les Français.
Annecy : la réaction hors sujet de Charlotte Caubel
Il n’est pas inutile de rappeler cela quand, face à cette ignominie (cinq personnes dont quatre enfants tout petits, presque tous entre la vie et la mort), je lis par exemple un tweet ridicule de la Secrétaire d’Etat chargée de l’enfance, magistrat, Charlotte Caubel, qui énonce en particulier que « une nouvelle fois nos enfants sont la cible de l’augmentation des violences dans notre société ».Le migrant syrien, Abdalmasih H, aurait fait une demande d’asile à Grenoble en novembre 2022. Elle aurait été déclarée irrecevable seulement il y a quelques jours. La raison du passage aux crimes ?
A lire aussi, Gabriel Robin: Harcèlement: l’école comme expérience carcérale
Qui n’est pas de droite aujourd’hui non seulement face à cette cruauté collective ciblée pour atteindre l’innocence la plus pure mais en général au regard de l’évolution de notre société et des enseignements que la quotidienneté, sur tous les plans, ne cesse de nous transmettre ? Bien sûr il y aura toujours les irréductibles de gauche et d’extrême gauche qui refuseront de considérer la réalité ou d’accepter ses leçons. Mais comme la droite a le vent en poupe ! La droitisation de la société a été évaluée et analysée par Fondapol et Dominique Reynié.
Venir de la gauche est devenu honteux
C’est d’abord en raison de ce climat dont le médiocre état de la France ne cesse pas d’amplifier la gravité – d’abord l’incroyable délitement des services publics, d’autant plus préoccupant qu’il interpelle constamment nos concitoyens sur la finalité de nos impôts et le scandale des fraudes fiscales et sociales – que le président de la République et son gouvernement, à bride abattue, remettent dans leur machine politique de l’engrais de droite cherchant à rattraper tant de retard et d’occasions gaspillées.
Quand je lis dans Paris Match le portrait réussi du talentueux Gabriel Attal par Laurence Ferrari et que ce dernier nous déclare avec une désarmante sincérité que son action ministérielle vise à faire oublier qu’il venait de la gauche, je suis persuadé qu’il n’est pas le seul dans ce cas. Peut-être parce que cette évolution me comble, je n’y vois pas seulement, chez tous ceux qui la vivent, du cynisme et de l’ambition mais la conscience qu’il n’est plus possible d’embrasser des vieilles lunes révolutionnaires. Pour guérir la France, il ne convient plus de faire fond seulement sur une rationalité chiffrée mais de la faire revivre grâce à une élévation par l’Histoire, la culture, l’âme et l’esprit et donc par une politique de droite intelligente et sensible.
Quatre années imprévisibles
À partir de cette certitude revigorante, je ne voudrais pas que la seule droite qu’on n’écoute pas, qu’on ne respecte pas, soit la droite conservatrice, fière d’elle, sans démagogie ni repentance, celle qui a tenu une ligne et ne s’est jamais abandonnée par complaisance à l’illusion d’une gauche jouant de sa domination médiatique et de la crainte d’une extrême gauche parant son goût de la violence de la noblesse prétendue de ses fins. Il serait choquant que comme pour le communisme, on courtise plus les anciens communistes qui s’étaient trompés que les impeccables ne s’étant jamais égarés sur aucun plan. Pour la droite qu’on veuille bien s’en tenir à l’original !
Au regard de ces données, même si le cours de notre pays est imprévisible et que la richesse de certaines personnalités bouscule parfois les programmations les plus évidentes, il serait inconcevable que 2027 n’offrît pas à la droite enfin une victoire.