Cette fois, il ne s’agit pas de polémiques sur le terrain liées au ramadan. Alors que la victoire de l’équipe de la ville en Coupe de France était fêtée au sein de la mairie, un incident révélateur de l’emprise de l’influence islamiste sur certains joueurs a éclaté. Le joueur au cœur du scandale, Zakaria Aboukhlal, fait en outre partie des footballeurs qui ont refusé, lors de la 35e journée de Ligue 1, un flocage arc-en-ciel sur leur maillot, symbole de la lutte contre l’homophobie. Il n’est pourtant pas demandé aux footballeurs musulmans de promouvoir l’homosexualité mais de dénoncer les discriminations. Céline Pina raconte.
Pour fêter la victoire du club de la ville en Coupe de France, la mairie de Toulouse avait invité les joueurs du FC Toulouse à un moment de célébration. Pendant qu’elle faisait son discours, l’adjointe chargée des Sports à la mairie de Toulouse, Laurence Arribagé est dérangée par le bruit persistant émanant du côté des joueurs. Elle se tourne vers eux pour réclamer un peu de calme et reçoit cette stupéfiante réponse de Zakaria Aboukhlal : « Chez moi, les femmes ne parlent pas comme ça aux hommes » ! Le joueur marocain estime donc qu’en France, civilité et mœurs doivent se plier à la charia. L’homme ira même jusqu’à apostropher l’élue après son discours en exigeant des excuses, car elle lui a manqué de respect. On se pince pour y croire. Heureusement qu’il n’est ni Afghan ni Iranien, sinon il aurait exigé qu’elle se taise et porte la burka ?
Pas-de-vaguisme dans un premier temps
Le problème, c’est qu’alors que des témoins confirment l’altercation, l’élue, elle, minimise, banalise la violence symbolique de cet échange. Il faut dire que le football est un sport populaire, que les footballeurs sont prescripteurs dans certains milieux et qu’entre le respect de notre contrat social et de notre civilité et les quelques voix que l’on risque de perdre en remettant à sa place un type sous influence islamiste, les politiques ont tendance à faire le mauvais choix.
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Pourtant, sur le moment l’élue a la bonne réaction. Elle s’insurge et remet le triste sire à sa place. Difficile de comprendre pourquoi elle joue ensuite la carte de l’apaisement et fait comme si tout cela n’était pas révélateur de quelque chose de profond. Or l’emprise des islamistes sur Toulouse est réelle et cet échange dit à quel point cette idéologie imprègne la mentalité de certains musulmans. Pour Zakaria Aboukhlal, une femme est une inférieure, elle doit baisser les yeux devant lui. Il assume clairement cette vision des choses et la charia le confirme dans ce positionnement.
M. Aboukhlal n’est pas parfaitement assimilé
Sauf qu’en France nous ne vivons pas sous le régime de la charia. Pour nous l’égalité entre hommes et femmes, l’égalité tout court d’ailleurs, est essentielle. Le problème est que manifestement M. Aboukhlal n’est pas intégré et refuse les bases qui fondent la civilité française. Il vit « chez nous » mais veut imposer aux autres de faire comme « chez lui ». Qu’il retourne alors au Maroc s’il ne supporte pas de vivre dans un pays qui considère que l’égalité ne dépend ni du sexe, ni de la couleur de peau, ni de l’appartenance sociale, religieuse, philosophique ou ethnique ! Son « chez moi cela ne se fait pas » est la base même du séparatisme que les islamistes veulent nous imposer « chez nous ».
Le problème est que cette triste histoire n’a rien d’étonnant. En tant qu’influenceurs, les footballeurs sont particulièrement dans le viseur des islamistes et à Toulouse cette nébuleuse est très présente et très active. Parfois frustres et peu éduqués, les footballeurs peuvent être des proies faciles pour des idéologues qui s’appuient sur leurs représentations culturelles pour instiller le poison islamiste, au nom du retour vers le vrai islam.
Le Toulouse Football Club a annoncé lundi 15 mai qu’il sanctionnait son joueur. Il faut dire qu’il était difficile de fermer les yeux sur son attitude : celui-ci s’était déjà distingué en refusant de participer à la journée de lutte contre l’homophobie. En général, quand on refuse l’égalité aux femmes, il est rare que l’on accepte l’existence même de l’homosexualité. Cela va avec la panoplie de la personne sous influence radicale.
Ce qui est plus dérangeant est l’attitude de l’élue, qui minimise le problème et finit ainsi par cautionner, sans le vouloir probablement, l’attaque du footballeur contre les fondamentaux de la République alors que son rôle est de les défendre. Ainsi elle aurait dit « qu’il n’y avait pas de sujet ». C’est évidemment faux. Il y en a un, il est visible comme un éléphant au milieu d’un magasin de porcelaine. On appelle cela le sexisme: un refus d’accorder aux femmes l’égalité, doublé de l’exigence qu’elles montrent tous les signes de la soumission devant un homme. Il faut dire qu’accorder aux femmes l’égalité en droit est rare dans notre monde et que les pays du Maghreb et d’Afrique n’évoluent guère sur ce point. Cette égalité est une conquête de notre civilisation, elle est fragile, remise en cause, « a déjà disparue » dans certains quartiers sur notre propre territoire. Elle mérite vraiment d’être défendue.
Autoflagellation
L’élue a également ajouté que « les joueurs n’aiment pas trop qu’on leur demande de se taire de cette façon ». Elle parait à deux doigts de s’excuser d’avoir osé se faire respecter et laisse entendre qu’elle n’aurait pas été correcte. Ainsi elle n’aurait pas été délibérément insultée parce que femme, mais aurait, par sa remarque, induit la mauvaise réaction du joueur. « Dont l’acte est effacé » derrière un pluriel qui n’a d’autre fonction que de noyer le poisson. Drôle de choix que cette forme d’autoflagellation quand on est une élue et que l’une des fonctions qui vous échoit est de faire respecter ce que nous sommes en tant que peuple.
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Il faut dire à la décharge de cette élue, d’habitude plutôt lucide sur l’imprégnation islamiste de certains musulmans, que dénoncer ce genre d’incident, c’est subir les attaques de personnes dangereuses potentiellement. C’est souvent voir ses collègues politiques ouvrir le parapluie, quand ils n’instruisent pas un procès en islamophobie. C’est courir le risque de faire perdre à son parti une clientèle utile dans certains quartiers et se voir accuser en cas de défaite ou de difficultés d’en être responsable. C’est également se trouver confronté à une élite (politique, footballistique ou médiatique) qui nie le réel et accuse souvent ceux qui réagissent d’en faire des tonnes, voire de designer tous les arabo-musulmans à la vindicte.
C’est cet état de choses qui alimente le désespoir des Français, donne des ailes aux islamistes, nourrit la violence séparatiste et par réaction le vote aux extrêmes. Cette histoire n’en est que la énième manifestation.
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