Chère Marguerite Stern, je ne pensais pas avoir un jour à vous adresser ces quelques lignes mais je m’y trouve encouragé depuis qu’au détour d’une lecture d’un ouvrage pourtant ancien, je vous ai reconnue parmi les personnages évoqués par l’auteur…
Pour être honnête, je ne vous connais que depuis quelques semaines, en l’occurrence depuis mon retour sur Twitter, réseau sur lequel vous officiez vous-même pour y mener un combat auquel je m’associe forcément : je veux parler du combat contre la folie woke de la « transidentité ». Nous ne partons pas tous les deux de la même ligne de départ mais l’important est que nos itinéraires respectifs finissent par se croiser là où il est nécessaire que toutes les forces lucides se retrouvent pour barrer la route aux fous.
J’ai parlé d’un livre dans lequel vous apparaissez malgré vous. Il s’agit de l’immense fresque historique et philosophique publiée à partir de 1875 par Hippolyte Taine, les Origines de la France contemporaine, monument indépassable qui, dans son premier volume consacré à l’Ancien régime, se propose d’expliquer aux lecteurs comment la France, fondée par un millénaire de monarchie et soudée à elle par la force des habitudes et des traditions, a pu, en quelques années seulement, laisser se répandre le feu qui devait bientôt provoquer son écroulement. La Révolution française n’est effectivement pas un accident de l’histoire mais la conséquence d’une succession invraisemblable d’erreurs, de fautes stratégiques et de goût dont le tout, mis bout à bout, devait finir par emporter tout l’édifice et en l’écroulant faire s’écrouler tous les équilibres, toutes les nuances et toute la stabilité de la société. Contrairement à ce que la République a fait de son souvenir, l’épisode révolutionnaire a été une catastrophe pour la France, et pis encore : une catastrophe inutile, suicidaire et démente puisque les quelques améliorations qu’elle a rendues possibles n’auraient pas manqué de se produire même si le régime était resté monarchique. Taine explique parfaitement, comme l’ont fait aussi Tocqueville et Gustave Le Bon, que les conséquences de la Révolution ont été, en quantité comme en qualité, immensément plus coûteuses pour tous que n’ont été bénéfiques les perfectionnements, certes absolument nécessaires mais qui ne justifiaient pas qu’en leur nom la troupe enragée dévaste tout le pays.
Parmi les erreurs en question, Taine en cite plusieurs, notamment la plus évidente : sous l’Ancien régime, beaucoup trop d’estomacs criaient famine, beaucoup trop de dignités humaines étaient piétinées, beaucoup trop d’injustices étaient érigées en système. Mais au-delà de ces motifs évidents et légitimes de colère s’en trouve une autre, moins flagrante en apparence et pourtant fondamentalement inscrite dans le processus suicidaire de l’aristocratie : au sein des élites de l’époque, principales et en réalité uniques bénéficiaires d’un système construit pour les servir, nombreux sont les hommes de cour et les femmes de salons à s’être laissés séduire à petit feu par les nouvelles thèses que faisaient circuler « les philosophes », notamment sur l’égalité, sur l’athéisme, sur l’émancipation des petites gens pour qui ces bonnes âmes s’étaient découvert une soudaine compassion depuis que Jean-Jacques avait introduit auprès d’eux sa conception du bon sauvage et son sentimentalisme abstrait mais efficace. Taine va jusqu’à expliquer pourquoi et comment ces aristocrates sont devenus les meilleurs avocats et les amis de ceux dont ils écrasaient pourtant l’existence par le fait seul qu’ils vivaient en aristocrates : et c’était principalement par ennui, parce qu’ils avaient épuisé tous les sujets de conversation au sein de leurs interminables salons et qu’il fallait bien renouveler le catalogue des nouveaux thèmes. Les philosophes, Encyclopédistes notamment, sont arrivés au meilleur moment, c’est-à-dire au moment où les oreilles étaient les mieux préparées à les écouter parce que les cœurs avaient été attendris par les récits utopistes, idéalistes et un peu niais des idéologues de l’époque. « Ce que craignaient le plus les hommes opulents, c’était de passer pour insensibles », nous dit Taine. Déjà, à l’époque, la crainte d’être vu comme le propriétaire d’un cœur dur et insensible : difficile de ne pas reconnaître, ici aussi, les premiers mouvements qui donneront plus tard ses outils de pression au culte woke, lui aussi habile à jouer sur les cordes sensibles des esprits qu’il veut ficeler.
Alors ces aristocrates ont lu les philosophes, ont fait connaître leurs textes autour d’eux, les ont promu autant qu’ils pouvaient et ce qui devait arriver arriva : à force de nourrir l’ogre qui rêvait de les dévorer, ils l’ont fait devenir assez gros pour qu’il passe à table. Peu d’années après, l’influence des idées nouvelles, passées par les salons puis descendues dans les différentes épaisseurs de la structure administrative et sociale (elles n’ont pu y descendre que parce qu’elles avaient d’abord passé par ces salons qui étaient l’endroit où mûrissaient et se décidaient les orientations du système), fut si grande que ces aristocrates, s’imaginant rendre service aux réprouvés, les ont en réalité armées contre eux. Nous pourrions croire que les couches inférieures de la société, conscientes pour la première fois d’une puissance nouvelle que les événements mettaient entre leurs mains, rendraient grâce à ces puissants qui les avaient aidées à s’élever, qui avaient écouté leurs doléances, qui les avaient prises en considération et accompagnées dans leur volonté d’émancipation. Grave erreur, terrible naïveté ! La réalité est qu’aussitôt ouvertes, les hostilités ont rendu la guerre entre les deux groupes immédiate, sanglante et sans pitié. Jugez avec cet extrait :
« En Dauphiné, les seigneurs, magistrats, prélats, dont on saccage les châteaux, ont été les premiers à prendre en main contre les ministres la cause du peuple et des libertés publiques » ; Taine nous donne cet exemple qu’il puise parmi des milliers d’autres et qui donnent le ton : désormais désinhibées, les nouvelles revendications voient tout en rouge et dévorent ceux qui les ignoraient comme ceux qui leur avaient fait la courte-échelle. C’est ici, Marguerite Stern, que j’ai repensé à votre combat après m’être souvenu de votre passé ; c’est là que vous êtes décrite dans le livre d’Hippolyte Taine. Car en effet, comment ne pas penser à vous lorsqu’il est question d’individus qui, ayant servi une cause, s’étant même mis à sa disposition, se retrouvent dévorés par elle sitôt qu’elle s’est émancipée de la tutelle qui l’a fait naître, qui l’a nourrie jusqu’à la faire sortir de son lit pour qu’une fois sur le sol, sur ses propres pieds, elle se mette à dévorer non seulement ceux qui l’avaient ignorée mais également ceux qui lui avaient fait la courte-échelle ? Sans le vouloir sans doute, chère madame, vous êtes de celles qui, convaincues de servir une noble cause, ont fait la courte-échelle à l’ogre qui s’est ensuite retourné contre vous lorsque vous n’avez pas voulu l’accompagner dans les différentes phases de sa mutation monstrueuse. Je ne vous dis pas ces choses pour vous accabler, au contraire je dois vous féliciter d’avoir vu, finalement assez vite, que le monstre était libéré et il est sain que vous vous soyez à votre tour rebellée contre lui.
Mais il faut bien qu’au moment de faire l’appel, chacun pèse ses propres responsabilités dans la survenue du désastre.
C’est aujourd’hui l’histoire tragique des féministes débordées par leur gauche, responsables d’avoir hier chéri les causes dont elles se plaignent aujourd’hui des conséquences. Vous êtes, Marguerite Stern, comme ces anciens aristocrates qui, « craignant de passer pour insensibles », sont allés jusqu’à scier la branche sur laquelle ils étaient assis. Et ce au nom de quelques sentiments, louables sans doute, sincères probablement, mais qui, n’étant que des sentiments, n’auraient pas dû devenir des combats politiques entre autres parce qu’un sentiment, aussi pur soit-il et même à cause de cette pureté, empêche le plus souvent de mesurer les conséquences de son application politique et interdit de jauger les suites pourtant prévisibles de l’effet domino. L’idéologie de la transidentité, le transgenrisme, le transexualisme, la déconstruction de tout, l’abolition des réalités biologiques, tout ceci, comme hier la Révolution, n’est pas tombé du ciel sans raisons mais parce qu’en amont une succession d’erreurs, au nombre desquelles le féminisme n’est pas la plus petite, a ouvert la boîte de Pandore d’où l’on sort maintenant les femmes à pénis, les hommes enceints, les cures de testostérone, l’écriture inclusive et les mutilations génitales. Sans l’étape du féminisme militant qui a abattu les digues, sans notamment le mariage homosexuel qui a accoutumé les populations à la transgression des normes historiques, sans les Femen qui ont repoussé les limites de la provocation et ainsi affaibli les défenses immunitaires de la civilisation, nous ne verrions pas aujourd’hui se déployer sous nos yeux la folie woke qui n’est jamais que la dernière mutation en date de l’idéologie moderniste-individualiste.
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Bien entendu, il ne s’agit pas de vous comparer à une aristocrate, encore moins de prétendre que les wokes sont les misérables de l’Ancien régime. Ce que je veux mettre en évidence, c’est un processus plusieurs fois répété dans l’Histoire où des hommes et des femmes finissent dans le ventre de l’ogre qu’ils croyaient avoir dompté. Or on ne dompte jamais un ogre, car l’ogre est comme le scorpion de la fable qui après avoir été aidé par la grenouille à traverser la rivière, la pique mortellement en disant simplement : « c’est dans ma nature ». Pourtant la grenouille, d’abord effrayée par l’idée de se laisser approcher par le scorpion dont elle connaissait la dangerosité, aurait dû refuser de l’aider. Mais sans doute craignait-elle, comme nos aristocrates des salons de l’Ancien régime, de « passer pour insensible » ; elle a donc cédé à un sentiment, mauvais conseiller, au lieu d’envisager la situation avec la rationalité que sa connaissance des scorpions lui imposait.
Pouvait-on prévoir l’ogre ?
Pour répondre à cette question, il faut en passer préalablement par un succinct rappel de philosophie politique : historiquement, nous considérons qu’il y a deux camps, la gauche et la droite. Le premier incarne, revendique et même réclame toujours plus de progrès et dans cette matière il est insatiable. Chaque fois qu’il obtient une victoire, il en réclame une de plus pour consolider la précédente et préparer la suivante. Car la gauche, en tant qu’idéologie mouvante, ne peut jamais être rassasiée dans la mesure où son objectif n’est pas d’atteindre un certain point social mais de le repousser toujours plus au nom du progressisme. Or le progrès, dès lors que nous l’avons défini comme « l’idée que l’on peut toujours faire évoluer les choses », ne s’arrête jamais parce qu’en soi, mécaniquement, on peut toujours « faire évoluer les choses » : de l’union traditionnelle on peut aller vers le PACS, du PACS on peut aller vers le mariage homosexuel, du mariage homosexuel vers la PMA, de la PMA vers la GPA ; du français codifié on peut aller vers la féminisation des noms et des métiers, de cette féminisation on peut aller vers l’écriture inclusive ; et ainsi de suite, tout le temps, dans tous les domaines. Et lorsque cette nouvelle gauche aura obtenu satisfaction sur chacun de ces points, elle sortira de son chapeau de nouvelles revendications, ad vitam aeternam, jusqu’à la dislocation totale de la société, d’ailleurs déjà bien entamée. Elle veut déconstruire jusqu’à la dernière pierre de l’édifice.
En face, la droite. Selon les circonstances, on les appelle parfois « des conservateurs », un mot souvent utilisé à la manière d’une insulte mais qui dit pourtant les termes : conserver, c’est l’inverse de déconstruire. Contrairement à la gauche qui pratique le temps immédiat et dont l’objectif est de satisfaire les caprices au nom de l’individualisme quitte à défaire la société, la droite préfère le temps long qui fait le choix raisonnable de la survie du groupe quitte à frustrer certains caprices individualistes. Pourquoi ces différences ? J’imagine que nous pouvons dire que la droite a une meilleure conscience, une conscience plus claire des réalités sociales et sait qu’un édifice commun, terriblement difficile à bâtir et à stabiliser, est avant tout le fruit de l’expérience des siècles ; que le temps long a été nécessaire pour inscrire dans les faits, dans les mœurs et dans les coutumes l’habitus qui permet l’équilibre. Bien entendu, cet équilibre, s’il est fonctionnel dans l’ensemble, peut bien être perfectionné dans le détail, ce que la droite ne nie pas. Mais contrairement à la gauche qui veut satisfaire immédiatement et sans recul chaque nouvelle lubie dès qu’elle pointe le bout de son nez, la droite répond que c’est le temps long qui juge une idée, non une passion immédiate, et qu’avant d’inscrire une énième lubie dans le fonctionnement général il est préférable de mesurer d’abord quels effets boule de neige elle est susceptible de produire.
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Il se trouve justement qu’en matière d’individualisme, l’école de droite a mis en garde contre les effets d’une libération des pulsions individuelles, déjà avant la Révolution puis pendant et encore plus après. Il y a chez Louis de Bonald par exemple, chez Léon de Montesquiou, chez Taine aussi d’ailleurs et chez beaucoup d’autres des démonstrations intellectuelles qui anticipaient les effets délétères pour le groupe d’une libération trop brutale des passions personnelles. La République a fait le choix de n’en rien écouter et progressivement, puis de façon effrénée ces dernières décennies, elle a laissé croître au sein du corps culturel de la nation différents germes qui, ayant donnés leurs fruits pourris, dévastent aujourd’hui la paix civile en multipliant les causes de conflits. Il y avait pourtant une troisième voie entre l’État totalitaire qui régente jusqu’à l’intimité des individus et l’individualisme totalitaire qui convainc chacun qu’il est à la fois la victime d’un système et la solution qui le fera tomber : il ne fallait donner le primat ni à l’individu contre le groupe ni au groupe contre l’individu mais à l’individu dans le groupe. C’est-à-dire : un homme, une femme, conscients de leur valeur propre et reconnaissants de vivre harmonieusement avec les leurs. Or pour réussir cet équilibre il faut créer entre les individus des occasions de se comprendre : plus une population est homogène, mieux ses membres se comprennent et collaborent spontanément aux mêmes desseins sociaux et culturels. Dans ce cas, grâce à cette fraternité de mouvement, les lois deviennent presque inutiles, sauf quelques-unes nécessaires à l’organisation purement logistique de la société. Lorsqu’une population est hétérogène, c’est-à-dire que ses membres, loin de se comprendre, ne peuvent plus collaborer aux mêmes desseins puisqu’ils en ont tous des différents, les tensions naissent, s’accroissent et nécessitent finalement de plus en plus de lois pour les contenir. Une société hétérogène est condamnée à devenir une société de policiers qui doivent réprimer et de juges qui doivent condamner.
Le féminisme compte au nombre des sabotages : en convainquant les femmes que les hommes les exploitaient et qu’elles devaient s’en émanciper, il a contribué notablement à la dégradation de la paix en créant les conditions d’une lutte invraisemblable entre les hommes et les femmes. Pourtant, après quelques années de « déconstruction », il est possible de tirer un bilan des œuvres du féminisme, notamment en posant cette question simple mais directe : est-ce que les femmes sont réellement plus heureuses aujourd’hui que ne l’étaient nos grands-mères hier ? Elles ont une liberté de mouvement accrue, c’est certain ; elles peuvent assumer des indépendances (électorales, bancaires, professionnelles, etc.) qui leur étaient insupportablement interdites jadis, tout cela est vrai. Mais puisqu’elles ont été réclamées et obtenues grâce aux mauvaises méthodes du féminisme militant qui a politisé les relations entre les hommes et les femmes, ces conquêtes matérielles, au lieu de s’ajouter aux bonnes formes de la vie d’une femme, les ont remplacées. En somme, pour la faire salariée, le féminisme lui a fait renoncer à être mère, et pour l’étouffer de « progrès sociaux » il l’a détournée de l’époux, de la figure paternelle, du clocher et de la communauté locale. L’universalisme avait réussi à déraciner l’homme de son écosystème culturel et social pour en faire un consommateur interchangeable ne croyant plus qu’en l’impérative nécessité de jouir du confort matériel, le féminisme, sinistre acolyte de l’universalisme et sa continuation logique, l’a aidé à précipiter la femme dans la même cuve. Or c’est précisément parce qu’elle avait anticipé ce résultat que la pensée de droite mettait en garde contre l’action d’un féminisme mal senti ; mais la gauche, qui hébergeait le féminisme, a préféré pendant toutes ces années faire croire que cette opposition de la droite n’était que haine, frustration et misogynie, et elle a encouragé les féministes à lui répondre en repoussant toujours plus les revendications et les provocations. Nous mesurons aujourd’hui l’étendue des dégâts d’un tel procédé. C’est sur ce sol contaminé d’hostilités inutiles, de colères mal canalisées et de perceptions erronées qu’a poussé le wokisme qui a lui-même enfanté le transactivisme.
Et maintenant ?
Il est des maux qu’on ne pansera plus car il est trop tard. Comme dans une guerre, il y a ceux qui reviennent et ceux dont les corps sont laissés sur place, dans la boue des tranchées, sous la poussière des bombardements, et dont le souvenir est entretenu par les survivants qui se disent ensuite : plus jamais ça. Notre devoir est de travailler à l’affaiblissement des forces du venin woke. La chose ne sera possible que si le diagnostic est correctement posé ; or pour le poser bien, il faut bien nommer les choses, bien identifier les sources du problème pour les tarir, savoir correctement quelles fautes ont été commises pour ne plus les reproduire. Il faut donc pouvoir apostasier, rien de moins ! Renier ses erreurs passées et faire cette chose qui n’est pas la plus simple en politique : reconnaître que ses anciens adversaires avaient raison. Non pour s’humilier ou s’avilir, non plus pour flatter des egos et permettre à ces anciens adversaires de fanfaronner : mais parce que ces étapes sont nécessaires pour rétablir du sens, de l’ordre et de la direction là où des erreurs passées ont semé la dérive, le chaos et la subversion.
Chère Marguerite Stern, certains de mes propos peuvent sembler vous accuser et ainsi vous déplaire, ils ne vous blesseront pourtant jamais autant que les actions des Femen nous blessaient, nous les amis de la pudeur encore attachés au sacré et au calme d’une église. Ils ne feront jamais sur vous l’effet que faisaient sur nous les outrances de vos anciennes amies. Ce n’est pas notre colère que vous flattiez, c’est nos cœurs que vous brisiez, et nos cœurs, je vous le garantis, ne sont pas pleins des mauvaises pensées que nos adversaires nous attribuent. Nous voulons une société paisible où vivre est une aventure plaisante ; et une telle société a existé, perfectible bien sûr, mais à défaut d’avoir jamais atteint la perfection au moins avons-nous connu, il n’y a pas si longtemps, un équilibre où les bienfaits l’emportaient sur les désastres. Nous voulons en revenir à cet état de civilisation, ce qui nous impose en effet de combattre ceux qui en plus de chercher à nous en empêcher travaillent même à accélérer l’éboulement général. Toutes les bonnes volontés sont convoquées pour cette mission historique au-devant de laquelle les événements nous placent tragiquement : la mission de sauver nos enfants, de sauver la joie, de sauver la France du péril qui a commencé de les dévorer.
Sur cette barricade où il faudra tenir bon, nous aurons toujours une place pour vous, Marguerite Stern.
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