Accueil Édition Abonné Pour le cinquantenaire de « Libération », France inter met les petits plats dans les grands

Pour le cinquantenaire de « Libération », France inter met les petits plats dans les grands


Pour le cinquantenaire de « Libération », France inter met les petits plats dans les grands
Le journaliste de France inter Nicolas Demorand, photographié à Rennes en avril 2011. Il est alors directeur du journal "Libération" © LE SAUX LIONEL/SIPA

Nos impôts, leur radio!


Cela fait belle lurette que France Inter ne cache plus ses accointances avec le milieu gauchisto-progressiste. Tous les Français participent financièrement au fonctionnement de la radio publique mais nombreux sont ceux qui s’y font régulièrement insulter par des journalistes militants ou cracher dessus par des « humoristes » ricanants. La « radio de sevice public », pour dire comme Gilles-William Goldnadel, est une officine ouvertement de gauche ne ratant pas une occasion de dénoncer certains médias privés qualifiés systématiquement d’extrême droite et auxquels elle reproche, avec un certain culot, de manquer de pluralisme. France Inter c’est un peu, beaucoup, passionnément la radio de l’entre-soi écolo-gauchiste, l’organe des bien-pensants wokes et des donneurs de leçons, des anti-flics pavloviens et des pro-migrants éloignés de toute réalité. Comme Libération, France Inter a un goût prononcé pour le discours orienté et tendancieux, de gauche, voire d’extrême gauche. Léa Salamé a assurément amusé la galerie le jour où elle a déclaré le plus sérieusement du monde au Figaro : « France Télévisions et Radio France ne sont pas de gauche ». Ces derniers jours, la radio publique a profité du cinquantenaire du journal Libération pour lui offrir une exceptionnelle promotion publicitaire gratuite, ou, plutôt, payée par tous les contribuables.

Premier numéro du quotidien « Libération », 1973.

Roucoulades

En vérité, ce n’est pas vraiment nouveau. Chaque matin, en effet, lors de sa revue de presse portant à gauche, Claude Askolovitch cite en salivant de bonheur Libération. Ce sont le plus souvent des articles valorisant l’immigration, la diversité, le magnifique « vivre ensemble » qu’elles promettent, ou dénonçant le retour de l’ultra-droite et de la « bête immonde », ou portant aux nues des hommes « enceints » ou cette belle jeunesse estudiantine et mélenchoniste qui occupe et ravage les universités. Au comble du bonheur, M. Askolovitch lit ces extraits de Libération devant un des anciens co-directeurs du journal, Nicolas Demorand, tout en sachant que Thomas Legrand, éditorialiste à Libé et producteur-animateur d’une émission hebdomadaire sur France Inter, l’écoute d’une oreille attentive et ravie. Simple climat de connivence ou ardentes pratiques copulatoires médiatico-gauchistes ? En tout cas, Denis Olivennes, l’actuel directeur général de Libération, sait à qui il doit en grande partie l’augmentation du nombre d’abonnés numériques à son journal : à la radio publique, France inter, mais aussi France Info. Cette dernière convie régulièrement des journalistes de Libé pour « décrypter » et « fact-checker » l’actualité politique et a également célébré les 50 ans de Libé en recevant Alexandra Schwartzbrod, directrice adjointe de la rédaction du quotidien, qui a confié à cette occasion que les plus jeunes journalistes du quotidien sont « plutôt LFI ». Sans blague !

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France Inter. Mardi 18 avril. Cyril Lacarrière consacre sa chronique médiatique quotidienne aux… 50 ans de Libération. Pas un mot de travers, naturellement, sur les cofondateurs du journal, Sartre, triste figure de toutes les compromissions avec les pires régimes, et Serge July, autre admirateur de Mao, co-fondateur de la Gauche prolétarienne devenu bourgeois libertaire puis membre du club élitiste Le Siècle. Au moment où Libé retrouve la tonalité brutale et intolérante du journal sectaire et pseudo-révolutionnaire qu’il fut, Serge July, 81 balais aux prunes, rempile et signe une chronique politique dans le journal. Cyril Lacarrière est heureux d’annoncer que celui-ci va mieux, que les ventes progressent grâce à Internet et que « Libé est redevenu un acteur sérieux ». C’est sûr ! D’ailleurs, sa critique tout en nuances sur le film Vaincre ou mourir ou son perspicace dossier sur le retour de la « peste brune » et des « hordes de fachos [se déployant] ici ou là dans l’hexagone en hurlant des slogans racistes » après le match France-Maroc, sont là pour le prouver.

Un peu plus tard dans la journée, toujours sur France Inter. « C’est un journal pas comme les autres, il a porté haut l’art du titre, de la une, de la photographie, de la vérification de l’information (sic) » s’extasie le journaliste Bruno Duvic avant de présenter ses invités du 13/14, un journaliste politique de Libé et… Serge July. Nous avons alors droit à un quart d’heure de roucoulades et de très légères remises en cause joliment enrobées par July, entre autres à propos de l’enthousiasme délirant des journalistes de Libé au moment de l’entrée des Khmers rouges dans Phnom Penh en 1975 ou du papier hallucinant de Marguerite Duras sur Christine Villemin. Nous apprenons par ailleurs que Libé n’est pas un journal militant mais « un journal engagé dans la solidarité, la justice sociale, la lutte contre la pauvreté, pour l’égalité, le droit des femmes et l’environnement ». Comme c’est original.

Le lendemain, 19 avril, pour ceux à qui l’événement aurait échappé, c’est l’ex-directeur de la rédaction du quotidien, le présentateur vedette de la matinale de France Inter, Nicolas Demorand lui-même, qui souffle à nouveau les bougies du gâteau d’anniversaire en faisant exclusivement, pendant les “80 secondes” de sa chronique matutinale, la publicité d’un livre de photographies intitulé… 50 ans dans l’œil de Libé.

François Morel conclut une belle semaine de festivités

France Inter encore, vendredi 21 avril, 8h55. François Morel apporte sa touche « humoristique » à la célébration du journal. Celui-ci, dit le complaisant trublion, est né dans « l’effervescence des questions liées à la sexualité ». Qu’en termes galants ces choses-là sont dites. En réalité, au prétexte passe-partout d’attenter à la morale bourgeoise, le journal érigea la « libération sexuelle » et la pédophilie au rang d’Absolu émancipateur. En plus de la fameuse tribune pro-pédophilie de 1977 signée par les plus éminents autoproclamés libérateurs de l’humanité – Sartre, Beauvoir, Foucault, Glucksmann, Daniel Cohn-Bendit, Jack Lang et Bernard Kouchner, entre autres –, les témoignages de pédophiles présentés sans aucun recul, les petites annonces explicitement pédophiles ainsi que l’image représentant une enfant pratiquant une fellation à un adulte sous le titre « Apprenons à nos enfants à faire l’amour », valurent au quotidien quelques procès qui ne réfrénèrent que difficilement et sur le tard son désir de « jouir sans entraves ». À l’époque, M. July, alors directeur du journal, y voyait la preuve de l’indépendance d’esprit du journal face à « l’étroitesse d’esprit des juges [1] ». Au passage, soulignons que l’actuelle idéologie transgenre bénéficie du même traitement que la pédosexualité des années 70 et est glorifié par des intellectuels et des journalistes issus du même moule gauchiste, post-soixante huitard, libéral-libertaire et progressiste, et aujourd’hui réunis sous la bannière woke. Comme, de plus, l’institution qui devrait protéger nos enfants et les instruire au lieu de les endoctriner, je nomme l’Éducation nationale, participe à la propagation de cette folie destructrice, les résultats seront désastreux. Dans dix, vingt ou trente ans, après que la catastrophe sera avérée et qu’un examen de conscience s’imposera à tous, sans doute entendrons-nous sur les ondes de la radio publique les lamentations contrites et embarrassées des mêmes qui chérissent actuellement l’idéologie trans ;peut-être lira-t-on dans Libé un article repentant, sombre écho de celui de Sorj Chalandon dénonçant, 25 ans plus tard, les dérives pédophiles du journal qui invoquait « l’évolution de notre société » et le combat contre « l’ordre moral » pour les justifier [2] ; et sans doute la gauche, ou ce qu’il en restera, continuera-t-elle pourtant de pérorer comme si rien ne s’était passé, ou comme si elle n’était responsable de rien, et s’arrogera-t-elle encore, comme toujours, le droit de donner à tout le monde des leçons de morale.

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« Assurer le respect du pluralisme politique constitue l’une des missions essentielles confiées à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) par le législateur : c’est pourquoi nous veillons à ce que les différents courants de la vie politique nationale puissent s’exprimer dans les programmes des services de radio et de télévision, en particulier les émissions d’information politique et générale », assure l’Arcom sur son site. C’est bon à savoir, et nous incite à signaler à la direction de France Inter que l’hebdomadaire Valeurs actuelles aura 60 ans en 2026 et que le magazine Causeur aura, lui, vingt ans – le bel âge, dit-on – en 2027. Ça se fête, non ?

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[1] Voir, à ce sujet, le passage sur “La pédophile dans la presse” dans Le grand renversement, Pédocriminalité : comment en est-on arrivé là ?, de Pierre Verdrager, aux éditions Armand Colin. Pierre Verdrager y rappelle que Le Monde ne fut pas en reste dans la « défense » de la pédophilie et voyait dans la résistance à cette pratique la « persistance d’une “morale ancienne” ».

[2] Article du 23 février 2001 intitulé “Libé” en écho d’un vertige commun.




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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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