Entre demi-vérités et vrai jeu de rôle, par un beau jeudi d’avril, Emmanuel Macron, escorté en silence par Pap Ndiaye, a poursuivi dans l’Hérault sa tentative d’apaisement selon son modus operandi habituel: fausse décontraction de la veste sur l’épaule, éléments de langage et effets d’annonce. Peut-on être convaincu par ses propos sur l’éducation?
Commençons par analyser factuellement le contexte. Sommes-nous vraiment là en milieu rural ? Ganges, à la porte des Cévennes est une ville de 3000 habitants dont la prospérité fut autrefois assurée par l’industrie textile, héritage des filatures de soie d’antan. La concurrence chinoise a, comme chez sa voisine gardoise Le Vigan, détruit ce secteur économique et la petite cité vit aujourd’hui dans la sphère d’influence montpelliéraine. Aux vieilles familles locales sont venus s’ajouter de jeunes cadres et des familles très modestes refoulés là par la flambée des prix de l’immobilier dans la grande métropole distante de 45 kilomètres. Précarité et relatif confort matériel s’y côtoient donc, faisant du lieu une « France périphérique » rurbaine plus qu’un milieu purement rural. Michel Fratissier, maire de Ganges a donc pu, légitimement, évoquer les questions emblématiques des zones géographiques de ce type : fermeture de la maternité, fracture numérique et sécurité. Sans doute par pudeur, cet ancien professeur d’I.U.F.M, que la carrière
