Une boîte de sardines à l’huile est aussi riche en histoires qu’en oméga 3. Derrière ces filets luisants harmonieusement calés tête-bêche, on trouve l’épopée de la conserverie, des marins-pêcheurs, de leurs épouses et de leurs veuves. La France compte aujourd’hui huit sardineries artisanales ; elles étaient 200 au siècle dernier.
Il existe un héroïsme caché au fond des boîtes de sardines, une épopée sociale, une histoire fascinante et méconnue qui nous a été révélée il y a peu par Alain Boutin, patron de La Petite Chaloupe. Située boulevard du Port-Royal, à Paris, cette épicerie unique en son genre propose le plus grand choix de sardines à l’huile de la capitale : 70 boîtes différentes, vendues de quatre à huit euros (en fonction du millésime et de la préparation). À midi, les amoureux des produits de la mer viennent y casser la croûte à la bonne franquette pour déguster une douzaine d’huîtres bien iodées, du saumon d’Écosse fumé ou mariné, du foie de lotte, des coquilles Saint-Jacques poêlées, de la brandade de morue, le tout accompagné d’une carafe de muscadet bien frais. Au dessert, Alain Boutin revêt le tablier de Mireille Darc et fouette la crème chantilly pour napper ses babas au rhum. Mais la vraie passion de cet ancien informaticien totalement « ininterviewable » (nous avons dû reconstituer ses phrases) reste… la sardine à l’huile !
« En 1900, nous apprend-il, c’était
