Sur la rive du lac Wannsee, dans la banlieue occidentale huppée de Berlin, la villa existe toujours. Elle abrite aujourd’hui un centre éducatif consacré à la fameuse « Conférence de Wannsee », cette réunion d’une quinzaine de hiérarques nazis qui, le 20 janvier 1942, autour de Reinhard Heydrich, le chef de la SS (lequel, comme l’on sait, sera assassiné à Prague quelques mois plus tard), décida du sort réservé aux six millions de Juifs européens.
Réalisé par Matti Geschonneck, vétéran du cinéma d’outre-Rhin et natif d’Allemagne de l’Est, La Conférence, pour ce qui est des extérieurs, a été tourné sur les lieux mêmes du sinistre conclave – le décor intérieur étant quant à lui reconstitué en studio, documents d’époque à l’appui. À partir du procès-verbal établi alors par Adolf Eichmann (chargé des affaires juives au sein de l’Office central de sûreté du Reich) dont ne subsiste qu’une seule et unique copie, le scénario, signé Magnus Vattrodt, n’est jamais, faute d’un verbatim en bonne et due forme comme source indiscutable,
