Une convention de Reconquête ! consacrée aux violences d’extrême-gauche se tenait à Paris, mercredi. Nous sommes allés écouter ce qui s’y est dit.
Alors même que les actes d’intimidation et de violences physiques augmentent dangereusement ces derniers temps – la très récente affaire de Sciences-Po Lille n’en est qu’un exemple parmi tant d’autres –, la Maison de la Chimie accueillait mercredi soir une convention du parti Reconquête ! sur les violences d’extrême-gauche. Pendant presque trois heures, les intervenants se succédaient à la tribune, pour apporter tantôt leur témoignage, et tantôt leur expertise, à un phénomène qui gangrène la société française chaque jour un peu plus.
Patrice Gueniffey interrogé par Eric Zemmour
Outre les mots d’ouverture et de conclusion d’Éric Zemmour, nous retiendrons la passionnante interview, en début de convention, de Patrice Gueniffey, historien spécialiste de la Révolution, par le président de Reconquête. Les deux analystes exposaient, à l’occasion d’une conversation comme l’on aimerait en voir plus souvent à la télévision, les liens entre les violences actuelles des partis d’extrême-gauche et la violence originelle de la Révolution, celle qui commençait dès le 14 juillet 1789. M. Gueniffey observait que la France a été la seule nation ayant fondé son pacte social sur la révolution, c’est-à-dire sur la rupture violente, plutôt que sur la réforme d’un système préexistant ; que l’on ajoute à cela la passion de l’égalité, propre au tempérament français, et qui a toujours distingué nos révolutions de celles de nos voisins : et nous entrapercevons le fil rouge de notre passé, qui nous tient si fort, encore aujourd’hui.
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Qui nous tient si fort, c’est le cas de le dire : car la violence a si profondément marqué la gauche, dès l’origine, qu’elle est accusée de trahison quand elle y renonce. Zemmour n’hésitait pas à parler d’un « romantisme de la violence » : en d’autres termes, la violence, justement parce qu’elle vient de la Révolution, a été glorifiée par une extrême-gauche qui a pris l’ascendant sur la gauche. Mais il y a un mais, que relevait admirablement P. Gueniffey, en fin d’interview : la gauche de 1789, celle qui fit la Révolution avec une majuscule, avait un projet collectif porteur d’espoir ; l’extrême-gauche n’en a plus : elle est devenue incapable d’imaginer l’avenir – et frustrée de n’avoir plus d’espoir, elle ne casse plus que pour casser, provoquant gratuitement le chaos social.
La gauche agite désespérément le chiffon rouge du terrorisme d’extrême droite
Olivier Vial, directeur du CERU fondé en 2008, poursuivant sur la lancée de l’histoire, évoquait ensuite le renouveau récent de la violence politique, tendant à l’effacement de la distinction entre la « gauche dynamique », celle qui invente des concepts, et la « gauche violente », celle qui veut les imposer. Il analysait les théories de ces universitaires étrangers, Marc Bray, Andreas Malm (invité par J.-L. Mélenchon à l’Institut La Boétie), théoriciens de la « nécessité du flanc radical », c’est-à-dire de l’importance qu’une marge d’un mouvement se livre à la violence pour imposer des idées. Des théories qui n’ont pas l’air de déplaire à l’Assemblée nationale, qui invitait justement cette semaine l’un des activistes de la Jeune Garde de Lyon, groupe antifasciste fondé en 2018 et plutôt prompt à l’agressivité (c’est un euphémisme)… pour débattre sur la lutte contre le terrorisme d’extrême-droite !
Plusieurs intervenants livraient, à la suite de Vial, des témoignages tous plus édifiants les uns que les autres sur les violences d’extrême-gauche : de Maxime et Joseph, anciens black-blocs, nous retiendrons cette citation : « Il y a un entre-soi qui nous met du côté du bien. On refusait systématiquement le débat d’idées avec ceux qui ne pensaient pas comme nous. » D’Albéric Dumont, expert en sécurité, qui rappelait utilement l’agression de Villepinte et la manipulation victimaire qui s’ensuivait : « Il faut faire face à des groupes dont on peut classer les actions en trois pôles : intimider, détourner et agresser. »
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Jordan Florentin, journaliste à Boulevard Voltaire, et Cécile Scheffen, militante politique, racontaient leurs expériences malheureuses avec la gauche haineuse et intolérante : le premier a été séquestré pendant une heure au théâtre de Yassine Belattar, et violemment pris à partie ; la seconde, intimidée et agressée verbalement et physiquement, à Nantes, par les mouvements antifas. Alice Cordier, la présidente du collectif féministe Némésis, racontait à son tour un témoignage glaçant : « J’ai déjà été attendue par dix jeunes femmes militantes antifascistes dont le but était simplement de me frapper à la sortie de la gare de Marseille, c’est grâce à un restaurateur sur place que j’ai pu m’en sortir. » Et de détailler les violences répétées de la Jeune Garde à l’encontre des femmes de son mouvement…
Andy Ngo venu avec de mauvaises nouvelles d’outre-Atlantique
Enfin, Andy Ngo, journaliste américain de Portland spécialiste des mouvances antifas, menacé de mort et contraint de vivre en Angleterre, nous apprenait que la France, et c’est passablement inquiétant, est encore loin derrière les États-Unis en matière de brutalité politique.
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Je ne puis conclure cet article sans évoquer l’intervention brillante de l’avocat Thibault de Montbrial, qui venait d’obtenir, ce même jour, la première condamnation d’Assa Traoré en diffamation contre un gendarme. De sa verve d’orateur, il déplorait les 40 ans de renoncement et de lâcheté de l’État, qui nous ont rendu si faibles face aux voyous, aux gauchistes et aux islamistes.
Allons-nous encore longtemps nous laisser faire, face à ceux qui se disent antifascistes, et se comportent pourtant très exactement comme des fascistes, en dégradant les préfectures et les permanences des parlementaires, en théorisant les pires violences, en s’en prenant à des individus ciblés ? Ne leur laissons pas la victoire des mots : les Français du quotidien, ceux qui défendent la police qui maintient l’ordre, la démocratie et le débat d’idées, – ceux-là seuls sont antifascistes.
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