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Tuerie à Nashville: les médias désolés de ne pas avoir désigné l’assassin transgenre par le bon pronom


Tuerie à Nashville: les médias désolés de ne pas avoir désigné l’assassin transgenre par le bon pronom
Un policier américain devant l'école de la tuerie, Nashville, 27 mars 2023 © John Amis/AP/SIPA

S’il n’y avait pas trois petites victimes de moins de 10 ans et trois adultes abattus à déplorer, on pourrait presque en rire…


« Je m’appelle Joe Biden. Je suis le mari du Dr Jill Biden. Et je mange des glaces de Jeni, aux pépites de chocolat. Je suis venu parce que j’ai entendu dire qu’il y avait des glaces aux pépites de chocolat… » C’est ainsi que Joe Biden, le 27 mars, a débuté son discours, ponctué de rires, alors qu’Audrey Hale venait de tuer trois enfants et trois adultes dans une école à Nashville (Tennessee). Maladroit ! De leur côté, plusieurs médias se sont quasiment repentis d’avoir utilisé le mauvais pronom après avoir appris que Hale se déclarait homme et se présentait comme « Aiden ».

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Prenant le micro pour s’exprimer à l’occasion du SBA Women’s Business Summit, une rencontre de femmes d’affaires, accueillie par la Maison-Blanche, Biden s’est non seulement amusé en parlant de nourriture, mais a plaisanté en demandant à qui étaient les « beaux gosses » dans la salle avant de finalement dire qu’il tenait à « parler très brièvement de la fusillade », ajoutant : « Cela nous brise le cœur ! » Jour ! nuit ! 

Avec une posture sérieuse et un air préoccupé, le président endeuillé a alors mentionné sa volonté de protéger les écoles et d’interdire les armes d’assaut, avant de parler du sujet de la rencontre et de faire rire le public en mentionnant un congélateur rempli de glaces de Jeni à l’étage qu’il aurait volontiers montré s’il en avait eu la possibilité.

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La plupart des médias n’ont pas mentionné cette intervention dont l’intégralité a été retranscrite sur le site de la Maison-Blanche et qu’a critiquée Sky News Australia, une chaîne qui a fréquemment le toupet de questionner la santé mentale de Biden.


Des médias qui ont peur de faire mauvais genre

Si les médias ont généralement omis de relater ces propos gênants de Biden, plusieurs d’entre eux n’ont pas manqué de faire amende honorable pour s’être trompés de pronom après que la police eut révélé que la meurtrière était en fait un transgenre homme ; ou ont simplement retiré toute mention concernant son sexe.

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Parmi les plus importants, CNN a archivé son premier article intitulé : « Une femme de 28 ans tue trois élèves et trois adultes dans une école chrétienne privée de Nashville, selon la police ». La chaîne de tendance démocrate l’a remplacé par un autre sous un titre étiré : « Le suspect de la fusillade de l’école privée de Nashville avait des cartes du bâtiment et avait repéré un éventuel second lieu d’attaque, selon la police ». Le New York Times a publié un tweet disant : « Il y a eu une confusion ultérieurement, lundi, quant à l’identité de genre de l’assaillant dans la fusillade de Nashville. Les fonctionnaires avaient utilisé « elle » et « elle » pour désigner le suspect, qui, selon un message sur les médias sociaux et un profil LinkedIn, semblait s’identifier comme un homme durant les derniers mois. » Ce message répond à un précédent tweet du journal qui souligne que l’on ne dénombre que peu de femmes tueuses de masse.

Les critiques concernant ces altérations n’ont pas manqué, comme celle de Brittany Hugues, directrice de la rédaction du Media Research Center – un groupe conservateur de veille médiatique -, qui a ainsi répondu au Times en le parodiant sur Twitter : « Je veux bien entendu dire qu’elle a assassiné des enfants, mais la vraie tragédie dans l’affaire est que personne n’a respecté son pénis imaginaire. » Mia Cathell, journaliste pour le site conservateur Townhall, a objecté à USA Today, qui avait pointé l’erreur initiale de la police sur l’identité de genre de Hale : « Nous ne nous préoccupons du mégenrage d’un tireur à l’école qui a assassiné des enfants. Seuls les médias mainstream s’inquiétent des pronoms préférés dans un tel moment ! » Annonçant qu’elle ne présenterait pas d’excuse pour avoir utilisé les pronoms féminins, la journaliste britannique Julia Hartley-Brewer s’est indignée sur TalkTv d’une préoccupation déplacée. « S’inquiéter des sentiments d’une psychopathe qui a tué trois enfants et trois adultes, plutôt que d’être préoccupé par le crime réel commis par cette personne – nous sommes dans un monde fou maintenant, n’est-ce pas ? », a-t-elle objecté.

L’exhortation adressée aux médias par un mouvement trans extrémiste

Le mouvement d’extrême gauche Trans Resistance Network (TRN) a présenté ses « plus sincères condoléances et sincères prières aux familles confrontées à la perte d’être chers », mais a ajouté que « la seconde tragédie, plus complexe, est qu’Aiden ou Audrey Hale, ait pensé qu’il n’avait pas d’autre moyen efficace de se faire entendre que de s’en prendre à la vie des autres, et par conséquence, à lui-même. » Les tweets de ce groupe ne sont visibles que de ceux qui sont autorisés à le consulter, mais il n’a pas contesté la copie du message publiée par le journaliste Andy Ngô le lendemain de la tuerie.

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Sur un ton presque comminatoire, TRN dit rappeler « aux médias de respecter les pronoms auto-attribués des personnes transgenres qui arrivent sur [leurs] bureaux », et les exhorte à identifier Hale selon ses désirs et à ne pas plier devant la droite qui, selon lui, veut terroriser les personnes transgenres et faire avancer un programme pour les éliminer. Et divers médias, comme le Washington Post ou le Boston Globe, ont depuis publié des articles accusant la droite d’exploiter la tuerie de masse contre les personnes transgenres.

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