Mais, bon sang, où sont passés les écolos toujours prompts à faire un rempart de leur corps devant chaque brin d’herbe menacé par l’extension du béton et du bitume ? On n’a pas entendu Cécile Duflot ou Jean-Vincent Placé vitupérer contre les salopards qui viennent subrepticement, par des nuits sans lune, déraciner ou scier les « arbres de la laïcité » solennellement plantés ces derniers mois par des citoyens et des élus soucieux de marquer symboliquement leur attachement à la mère de toutes les valeurs républicaines.
À Angers, – comme nous l’a déjà conté François-Xavier Ajavon dans le Causeur Magazine présentement en kiosque- mais aussi à Bordeaux et même à Parfouru-sur-Odon (Calvados), des lointains rejetons de ces « arbres de la liberté » des révolutionnaires de 1789 sont victimes de vandales se réclamant de la vieille extrême droite antirépublicaine, polluant de plus les alentours de leur déjections noirâtres en forme de croix celtiques.
À Parfouru, village de 300 habitants de la région de Caen, on avait fait une petite fête, au mois de novembre dernier, autour d’un frêle érable de cinquante centimètres de haut, généreusement arrosé par les pluies fréquentes dans la région, et promis à un destin d’arbre d’élite pour l’édification morale des générations futures. Il fut lâchement arraché pendant que les habitants de la commune fêtaient, en famille, l’arrivée de l’an nouveau.
Un érable, cela ne produit ni cidre, ni calva, mais cela donne à tous les pommiers du coin la légitime fierté de voir un végétal participer, comme le coq gaulois ou la Marianne des salles de mariages, à l’incarnation de nos valeurs républicaines.
Pour un arbre de la laïcité vandalisé, plantons en mille, de toutes espèces, bien en vue sur les places de nos villes et nos villages. Que le président de la République donne l’exemple en prenant, en personne, pelle et pioche, pour planter un arbor laïcus elysiensis de son choix dans le parc de son actuelle résidence.
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