Mercredi dernier, lors de son entretien à la télévision, le président a retiré sa montre. Il n’en fallait pas plus pour que les réseaux sociaux s’embrasent… Cet esprit « sans culotte » et ces déplorables passions tristes sont savamment entretenus par l’extrême gauche.
C’est un petit incident, qui était passé presque inaperçu pour tout le monde, lors de l’interview présidentielle du mercredi 22 mars à la télévision, au cours de laquelle Emmanuel Macron tentait d’apaiser les colères concernant la réforme des retraites. Au moment de parler des smicards, « qui n’ont jamais autant gagné de pouvoir d’achat », le président Macron aurait retiré sa montre de luxe, discrètement, sous la table. Le symbole était trop beau pour que médias d’extrême-gauche et députés de la Nupes n’embrayent pas. Sur Twitter, JLMTV-INFOS, « compte politique anti extrême droite et extrême finance », est de ceux à qui on ne la fait pas : « Oui, rien ne m’échappe face à ce menteur ! ». Très heureux d’avoir repéré ce moment de l’interview, le commissaire-priseur du net a même pu donner une estimation en direct: 80 000 euros.
L’ « information » fut ensuite relayée par Clémence Guetté, députée LFI élue dans le Val-de-Marne, mais aussi, ce qui est plus surprenant, par Gilbert Collard.
En France, il est risqué de montrer des objets de luxe, ils peuvent très vite prendre une valeur politique. Nicolas Sarkozy, lors du débat d’entre-deux-tours de 2007, avait laissé sa Rolex Daytona se balader ostensiblement le long de son poignet. Nicolas Domenach, dans Marianne, lança alors le concept de « droite bling bling ». La petite phrase de Jacques Séguéla n’arrangea pas les choses…
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On pourrait remonter plus loin encore avec l’affaire du collier de la reine, sombre histoire d’escroquerie autour d’un collier qui éclata en 1785, et qui éclaboussa Marie-Antoinette, bien malgré elle. Les libelles qui circulèrent à la suite de cette affaire préparèrent le terrain aux calomnies de la période révolutionnaire et du procès de 1793. On ne sait pas encore si Emmanuel et Brigitte Macron finiront dans quelques semaines à la Prison du Temple, attrapés alors que leur hélicoptère décollait à peine pour Baden-Baden. On voit en tout cas que l’extrême-gauche n’a aucun scrupule à exciter la jalousie et les passions tristes. Ce weekend, une image très marrante a circulé sur les réseaux sociaux, et participait de cet esprit. On y voyait un Macron affirmant avec suffisance : « Le changement d’heure, c’est pour permettre aux pauvres de connaitre le décalage horaire… »
Et les faits dans tout ça ? Premièrement, Emmanuel Macron retire sa montre non pas quand il évoque les smicards mais quand il évoque les blocages. Et surtout, il la retire quelques instants après s’être rendu compte qu’elle faisait du bruit en tapant sur la table. Quant à sa valeur… on apprend qu’il s’agit non pas d’une F.P. Journe mais d’une Bell&Ross, le modèle BRV 1-92, avec le cadran bleu et le bracelet noir, d’une valeur de 2 400 euros. N’est pas Julien Dray qui veut !
Trois jours après la naissance de la polémique, le tweet de Clémence Guetté, lui, n’a toujours pas été retiré. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.
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