Des syndicats politisés et une extrême gauche comédienne font mine de déplorer la « saine colère » observée dans certaines rues, pour menacer le pouvoir et avancer leurs pions.
Quand la mafia veut racketter un particulier ou un commerce, elle le met en garde contre les dangers que représentent pour lui ceux qui pourraient lui vouloir du mal. Elle propose donc sa protection, en échange d’un paiement régulier pour cette tranquillité. Le propos qui lui est tenu peut se dire ainsi: « Si vous n’écoutez pas notre sage conseil, vous allez au-devant de graves problèmes… » Ces problèmes peuvent évidemment se traduire en explosion d’un entrepôt du brave commerçant, voire pire. Lorsque la boutique a sauté, si le bonhomme n’a pas cédé, les mafiosos (auteurs, bien sûr, de l’attentat) reviennent à la charge: « Nous vous avions pourtant prévenu, maintenant il vaudrait mieux payer, sinon vos problèmes vont empirer ».
On ne voudrait surtout pas que la situation dégénère…
Lettre de l’intersyndicale au président de la République, le 8 mars : « Vous et votre gouvernement restez silencieux devant l’expression de ce puissant mouvement social. Pour nos organisations, cette absence de réponse constitue un grave problème démocratique, il conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive. Dans l’urgence de ce moment, et la gravité de ses conséquences, les organisations syndicales constituant l’intersyndicale expriment, ensemble, la demande de vous rencontrer ».
A lire aussi: Éloge du 49-3
Déclaration de Philippe Martinez sur Europe 1, samedi 18 mars au matin: « On avait alerté le président de la République. Dans un courrier où on demandait à être reçus, nous évoquions noir sur blanc une situation explosive ».
Attention, Monsieur le président, tout cela pourrait déboucher sur des manifestations «spontanées»
Le bal des hypocrites bat son plein. Les syndicats et tous les partis poussent au blocage de l’économie, à la grève générale (c’est bien leur arme idéale dans cette situation), mais aussi à l’agitation et aux violences (ce que semble ardemment souhaiter Mélenchon, quand il appelle aux « mobilisations spontanées »). Tous ces gens-là jouent les vierges effarouchées par le grand loup du 49-3. Tout le monde y va de son « déni de démocratie », comme si subitement le gouvernement, agissant en toute légalité pour mener jusqu’au bout sa politique, s’était mué en monstrueuse dictature. En réalité, personne ne le pense vraiment mais tout le monde, dans cette histoire, voit au-delà du problème des retraites. Le peuple défile pour exprimer ses soucis légitimes, ses difficultés, les problèmes de sa vie dans une catharsis dont on sait les vertus pour apaiser les tensions. Les étudiants se la jouent « révolutionnaires » pour défendre leur vie de… dans 44 ans. Les députés pensent à leur réélection. Les partis jouent au billard à plusieurs bandes pour faire avancer leur projet. Les syndicats s’efforcent d’exister. Et tous les ultras se frottent les mains…
A lire aussi: Causeur: Tous retraités! Le dernier rêve français
Mais une décision imposée par la violence de la rue, c’est cela qui serait un grave problème démocratique. Même si bien des esprits naïfs ne s’en rendent pas compte, il est vrai que nous sommes engagés dans une bataille dure, dont les ultras, les antifas, les gauchistes excités par l’illusoire perspective du Grand Soir, sont le fer de lance. Cette bataille signe-t-elle vraiment le retour de la lutte des classes ?