Le pouvoir affaibli devient méchant. Plus il s’isole des Français et échoue à imposer son contrôle des réalités, plus il veut couper des langues. Il voit des « haineux » partout dans la populace. Le bon sens, qui assure que deux et deux font quatre, est vu comme un risque de déstabilisation d’un système qui a du mal à toucher terre.
La Macronie est dans « l’escalatoire ». Le chef de l’État, à qui l’on doit cet anglicisme à propos de la guerre mondiale qui vient, a aussi mobilisé ses concierges pour épier les médias mal-pensants, ce mot de la Novlangue. Vincent Bolloré, propriétaire notamment de CNews, est l’homme à museler. Les coupeurs de mots lui reprochent de polluer le récit officiel en accueillant des opinions indisciplinées, des journalistes parias. Dans Le Monde du 8 février, l’académicien et soutien du président, Erik Orsenna, a présenté l’acte d’accusation contre l’« homme à l’appétit insatiable ». Le procureur écrit : « Il met son pouvoir au service d’une parole de haine. […] Vincent Bolloré est dangereux pour la démocratie. » L’épurateur patelin l’affirme : « La liberté a reculé » sur CNews depuis son arrivée. Ce bobard labellisé par l’Élysée et sa cour fait partie de la duperie permanente des faussaires. En réalité, si des indésirables ont trouvé bon accueil sur la chaîne (j’en témoigne), ceux-ci y côtoient de solides contradicteurs. Mais ce pluralisme effraie les piliers
