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François Héran: «Je ne suis pas “no-border”»

Un démographe pas du tout idéologue…


François Héran: «Je ne suis pas “no-border”»
Le sociologue et démographe François Héran au micro de France inter, 3 mars 2023. D.R.

L’immigration, il n’est ni pour ni contre, a également révélé le célèbre démographe invité sur France inter (rires du public).


Vendredi 3 mars. France Inter. Pour le Grand entretien du journal matutinal, Jérôme Cadet reçoit le professeur au Collège de France, ex-directeur de l’Institut national d’études démographiques et président du Conseil d’orientation du Musée national de l’histoire de l’immigration, François Héran, présenté comme « l’un de nos meilleurs spécialistes des migrations ». La démographe Michèle Tribalat le décrit plutôt comme « la figure emblématique des approximations péremptoires et des négligences qui le placent à l’avant-garde de la déculturation technique de la pratique démographique [1] » – ce que confirmera l’entretien france-intérien.

Pour ou contre l’immigration ? Notre débat public sera enfin devenu adulte quand nous aurons dépassé ce stade

Un nouveau livre qui va faire des ravages

Après la sérénade introductive, le journaliste roucoule auprès du professeur à propos de son dernier livre [2] : « Vous confrontez les faits basés sur des chiffres, donc objectifs, aux discours politiques, et c’est assez ravageur ». Pour Jérôme Cadet les chiffres présentés par François Héran sont obligatoirement « objectifs » et les seuls discours politiques sur l’immigration qui ont tout faux sont naturellement ceux « de droite et d’extrême droite ». Bien entendu, François Héran est indigné par ces discours nauséabonds mais il « exprime [son] indignation sur un mode qui est celui de la recherche, du travail (sic) de recherche, du travail (resic) d’objectivation, et pas juste la militance politique ». Pourtant, comme le montre Michèle Tribalat grâce à de nombreux exemples [1], les fameux chiffres « objectifs » de M. Héran relèvent souvent d’une interprétation très orientée des statistiques et varient beaucoup selon l’époque et l’auditoire. Lors de cette émission, le démographe ne donnera aucun chiffre précis mais répétera que « la France ne prend pas sa part dans l’immigration ».

« Je ne suis pas “no border” […] mais je dis simplement qu’il faudrait que nous prenions notre part des grands mouvements migratoires qui sont une réalité car l’immigration progresse partout dans le monde », déclare-t-il quelques minutes après avoir critiqué ceux qui parlent de « tsunami migratoire ». Paradoxalement, il affirme qu’il est illusoire de vouloir élever un « barrage » contre ce « tsunami » imaginaire tout en reconnaissant qu’il y a une… « lame de fond mondiale ». D’ailleurs, ajoute-t-il, la progression est constante depuis 2000, la hausse est continue et aucun gouvernement n’a su l’endiguer. « On n’y peut rien », lâche finalement notre professeur, fataliste. Les lois sur l’immigration votées durant les années au cours desquelles Nicolas Sarkozy a été soit ministre de l’Intérieur, soit président de la République, n’auront servi à rien : l’immigration, choisie ou non, a continué de croître. Elle a poursuivi son accélération sous la présidence d’Emmanuel Macron. De toute manière, assure François Héran, « on ne peut pas aller contre l’immigration ». Cette idée, ancrée dans l’esprit du démographe depuis toujours, est le leitmotiv qui ossature son ouvrage intitulé justement Avec l’immigration : « Pour ou contre l’immigration ? Notre débat public sera enfin devenu adulte quand nous aurons dépassé ce stade, tant il est vrai que l’immigration est désormais une réalité permanente au même titre que le vieillissement (sic), l’expansion urbaine (resic) ou l’accélération des communications (et sic de der). […] Quel sens y aurait-il à approuver ou à désapprouver cet état de choses ? […] Ni pour ni contre l’immigration. Avec elle, tout simplement. » Tout est dit !

Ces maudites OQTF qui nuisent à l’intégration

Comme par hasard, la première auditrice de France Inter invitée à poser une question à François Héran fait partie d’une association pro-migrants. Elle dit regretter que l’administration française freine les démarches des « réfugiés ». M. Héran abonde dans son sens et en profite pour ajouter que si l’État ne parvient pas à renvoyer les individus sous OQTF dans leur pays d’origine, c’est surtout « parce qu’il y a une part non négligeable de ces OQTF qui est ridicule », entre autres celle des migrants irréguliers qui ont un emploi. Que ces derniers soient employés dans des « métiers sous tension » ou non, cela n’a aucune importance, il faut régulariser tout le monde car « certaines OQTF mènent à une politique de contre-intégration ». En clair, la France doit cesser de décider qui peut ou non profiter de ses largesses et accepter de régulariser l’immigration clandestine afin de favoriser l’intégration d’individus qui sont entrés illégalement sur son territoire. Enfin, un auditeur s’alarme du « drame de la Méditerranée » et de ces milliers de morts. M. Héran n’accable pas les passeurs et les ONG complices mais la France qui réduit « les voies légales de passage ». Pour ne pas enrichir les passeurs et pour éviter les noyades, une seule solution s’impose : ouvrir toutes les voies possibles à l’immigration et cesser de vouloir la réduire. Amen.

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François Héran pratique ce que Nathalie Heinich appelle l’académo-militantisme [3], lequel est ici mis au service d’une idéologie ouvertement immigrationniste s’appuyant sur une pseudo-scientificité démographique. Dans Le Monde du 27 février, le démographe signe avec 400 autres « scientifiques » – sociologues, politistes, économistes, démographes, historiens, philosophes – une tribune qui appelle à la « raison et au débat démocratique dans le traitement des questions de migration ». Débattre, soit, mais pas n’importe comment : « Les chercheurs de toutes les disciplines sont d’accord : il n’y a pas de submersion migratoire, les régularisations et les sauvetages en mer n’ont jamais provoqué “d’appel d’air” et le grand remplacement de la population française est un mythe ». Ces « scientifiques » sont également d’accord pour dire que la France a toujours été une terre d’immigration, que les flux migratoires actuels sont acceptables, que de toute manière on n’y peut rien et qu’il va falloir faire avec, et que, finalement, l’immigration est nécessaire, inévitable et bénéfique. Pour faire en sorte que l’idéologie immigrationniste soit gobée par tous les Français, ces « scientifiques » proposent d’organiser une convention citoyenne qui reposera sur « la montée en puissance des citoyens tirés au sort » après qu’ils auront écouté et débattu avec « des scientifiques et des experts de la société civile ». Traduction: lorsque des citoyens tirés (peut-être) au sort seront devenus, après lavage de cerveau par des « scientifiques et des experts » triés sur le volet, de purs idéologues prêts à colporter la bonne parole immigrationniste auprès des instances politico-médiatiques, il est prévu de tenir compte de leur avis qui sera supposé être celui de tous les Français.

Driss Ghali, un lanceur d’alerte bien de chez nous

Les citoyens de cette convention seront vraisemblablement invités à lire le dernier opus de François Héran astucieusement intitulé Immigration : le grand déni – titre trompeur car « tel est le déni d’immigration dont il sera question ici : nier que la France soit une terre d’immigration, mais aussi affirmer qu’elle l’est devenue et n’aurait jamais dû le devenir. » De notre côté, pour contrebalancer ce tract immigrationniste, nous leur conseillerons la lecture des ouvrages de la démographe Michèle Tribalat ainsi que celui de Driss Ghali intitulé Français, ouvrez les yeux ! [4] dans lequel l’auteur s’étonne de « l’apathie, l’assentiment et la résignation » des Français devant la « dissolution de leur pays » en même temps qu’il dit son attachement à la France. Driss Ghali demande aux Français, aux Français dits de souche comme aux Français issus de l’immigration devenus Français de cœur et d’esprit, de se réveiller et de n’abdiquer ni devant « l’américanisation massive de leur culture », ni devant « l’immigration de peuplement », ni devant « la présence de l’Islam toujours plus affirmée ».

Le combat sera difficile : « Le thème du grand remplacement n’a pas besoin d’une défense et d’une illustration, il s’est déjà imposé comme un élément factuel, concret et palpable », mais les politiciens islamo-gauchistes et les « experts » immigrationnistes relayés par de puissants médias mondialistes continuent de le nier en culpabilisant les Français qui osent l’évoquer.

Ouvrez les yeux ! Ayez le souci de la vérité ! Osez dire ce que vous voyez et exprimer tout à la fois votre amour de la France, vos craintes de la voir détruite, votre désir de la défendre ! Tels sont les messages que Driss Ghali envoie aux Français tout en priant pour qu’il ne soit pas trop tard.

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(1) Michèle Tribalat, Immigration, idéologie et souci de la vérité, éditions de L’Artilleur.

(2) François Héran, Immigration : le grand déni, éditions du Seuil.

(3) Nathalie Heinich, Ce que le militantisme fait à la recherche, Tract Gallimard n° 29.

(4) Driss Ghali, Français, ouvrez les yeux ! Une radiographie de la France par un immigré, éditions de L’Artilleur.




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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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