La décision imposée par les institutions européennes d’interdire la vente de voitures neuves à moteur thermique à partir de 2035 se heurte à des oppositions de plus en plus grandes. De la part de l’Italie, de la Pologne et de la Bulgarie. Mais même en Allemagne, la question est devenue un sujet de profonde discorde au sein de la coalition gouvernementale.
Pour l’hebdomadaire Der Spiegel, il s’agit en Allemagne ni plus ni moins que d’un « combat de civilisation ». En Italie, en Pologne, en Bulgarie, la décision des institutions européennes d’interdire la vente de véhicules neufs à moteur thermique à partir de 2035 est contestée et considérée comme une erreur économique, sociale et même environnementale… Elle est accusée de ne pas respecter le principe de neutralité technologique qui doit être celui des institutions européennes. Et comme l’annonce de façon dramatique le Financial Times, « l’Allemagne et l’Italie ont fait voler en éclat le plan de l’UE visant à interdire les moteurs à combustion interne d’ici 2035 ». Le quotidien de la finance poursuit: « les deux pays, patries des écuries Volkswagen, Fiat et Ferrari, demandent des exceptions pour les véhicules qui roulent au carburant synthétique».
L’extrême-droite italienne est à la manœuvre depuis l’adoption de la mesure par le Parlement européen à l’image de Matteo Salvini, vice-premier ministre et ministre des infrastructures et des transports du gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni. Il qualifie le passage au tout électrique de « suicide » et de « cadeau » fait à l’industrie chinoise. D’autres pays comme la Slovaquie, le Portugal et la Roumanie ont émis des doutes et pourraient s’abstenir lors d’un vote, toujours en suspens, au Conseil de l’Union.
La nouveauté, c’est que le diktat bruxellois provoque maintenant une crise politique en Allemagne. Christian Lindner, le chef des libéraux, bloque la décision du gouvernement allemand. « Notre objectif est que les nouvelles voitures à moteur à combustion soient encore autorisées à circuler en Allemagne après 2035, a-t-il déclaré. Toutefois, ces véhicules devront alors rouler à l’éco-carburant, respectueux du climat. »
La même position que Thierry Breton
La position de Christian Lindner est en fait assez proche de celle, minoritaire, défendue au sein de la Commission par Thierry Breton, le commissaire français au marché intérieur. Il estime indispensable de conserver un savoir-faire technologique dans l’un des rares domaines ou l’industrie européenne, en général, et allemande, en particulier, sont des leaders mondiaux. Les moteurs thermiques continueront d’ailleurs à se vendre dans le monde bien longtemps après 2035. Les choix politiques de l’Europe ne s’imposent évidemment pas sur…
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