Emmanuel Macron a appelé vendredi à acheter et consommer français car la défense de la souveraineté agricole et alimentaire est la mère des batailles (sic !) dans le contexte de la guerre en Ukraine et des crises climatique et énergétique. Une proposition qui n’a que l’apparence de la clarté: en fait, cela fait longtemps que les lobbies de l’agriculture et la toute-puissante FNSEA nous font consommer européen — ce qui n’est pas du tout la même chose, explique notre chroniqueur, gastronome averti.
Dans le dernier numéro de Marianne, Périco Legasse, dont personne ne contestera la profonde connaissance de la gastronomie et la défense acharnée d’une agriculture française de qualité, tire à boulets rouges sur le renchérissement des prix qui profite aux grands groupes type Lactalis et pas du tout aux producteurs français. Et sur les décisions déjà anciennes de la FNSEA de distinguer « races à viande » et « races à lait », qui ont désorganisé la filière, et anéanti les efforts des éleveurs qui avaient l’habitude de faire passer les laitières, après deux ou trois vêlages, dans la catégorie viande.
