L’édito de mars d’Elisabeth Lévy.
Au moment où j’écris ces lignes, cela fait plus de dix jours que la minute de la haine bat son plein sans discontinuer. Le samedi 10 février, au détour tragique d’une route de Seine-et-Marne, la France s’est trouvé un nouveau diable, un salaud intégral que tout le monde aime détester. Pierre Palmade est le Winston d’Orwell, l’ennemi du peuple et du genre humain, qui réconcilie la droite Valeurs actuelles et la gauche Libé, CNews et BFM, Gilbert Collard et Régis de Castelnau, Eddy de Preto et Booba.
Soyons clairs. Ce qu’a fait l’humoriste – prendre le volant défoncé – est irresponsable, irréparable, criminel. Un petit garçon est défiguré à vie, son père, entre la vie et la mort, et sa tante sans doute durablement traumatisée après la perte de son enfant à naître. De plus, ces dernières années, Palmade n’a pas été chiche en confidences intimes et pleurnicheries publiques sur son addiction et ses vaines tentatives pour s’en délivrer. Le public se sent donc autorisé à poursuivre ce dégoûtant déballage : on a appris, par exemple, que des sex-toys avaient été trouvés à son domicile
