Ce sont les Tanguy espagnols. Ces jeunes qui ne travaillent pas et n’étudient pas profitent du nid familial et s’adonnent aux loisirs et aux angoisses à la mode: Netflix et le changement climatique. Malgré 32% de chômage chez les moins de 25 ans, cette vie de «bonheur» est encouragée par la ministre du Travail.
« C’est Tanguy ! » dit-on d’un jeune adulte qui poursuit indéfiniment ses études et rechigne à quitter le nid familial. En 2001, le film d’Étienne Chatiliez brossait le portrait d’un normalien de 28 ans, étudiant en sinologie, lancé dans une thèse longue comme la muraille de Chine, au grand désespoir de ses parents, André Dussollier et Sabine Azéma, prêts à tous les stratagèmes pour inciter leur grand dadais de fils à quitter la maison. On imagine mal Tanguy dans un pays comme l’Espagne, que nos représentations contradictoires fantasment en immense bar à tapas sur fond de bains de mer, de soleil et de foules chaleureuses, mais aussi en pays réaliste, authentiquement courageux et âpre au travail.
30% des postes dans l’agriculture non pourvus, 25% dans le tertiaire!
Et pourtant, c’est dans cette Espagne qui prévoit le départ à la retraite à 67 ans d’ici à 2027 (l’âge légal actuel est 66 ans et quatre mois) que prolifèrent les nouveaux Tanguy. Pire, les « ninis », autrement dit : ni études ni travail [1]. Ces jeunes vivotent chez leurs parents jusqu’à des âges indécents et représentent, selon les chiffres de l’OCDE, 22,7 % des 20-24 ans (24,2 % pour la Grèce,
