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Marseille: un tramway nommé désordre

Le désenclavement des quartiers nord, un quoi qu’il en coûte, quelles qu’en soient les conséquences...


Marseille: un tramway nommé désordre
Train TER à destination de Toulon à la gare de Marseille-Blancarde, août 2013. D.R.

La cité phocéenne va développer son réseau de transports en commun. L’objectif annoncé, jusqu’au plus haut niveau de l’État, est de désenclaver les quartiers nord. Mais l’expérience d’autres grandes villes fait craindre que le raccordement au centre des «quartiers sensibles» n’apporte pas que le bonheur du vivre-ensemble.


À Marseille, la municipalité de Benoît Payan et la métropole de Martine Vassal ont parfois du mal à s’entendre. Comme souvent lorsque deux forces politiques opposées, ici le Printemps marseillais et Les Républicains, doivent avancer main dans la main, cela se termine en bras de fer. Sauf sur un sujet qui semble faire consensus, celui des transports en commun. Un thème également cher à Emmanuel Macron qui en a fait une des priorités du plan « Marseille en grand » lors de sa venue dans la cité phocéenne en septembre 2021.

Ici, c’est Marseille!

Marseille est la deuxième ville de France en nombre d’habitants mais elle est la première en superficie. Les quartiers de L’Estaque et des Goudes, aux deux extrémités de la ville, sont séparés par plus de 20 kilomètres. Pourtant, Marseille ne compte que deux lignes de métro et trois de tramway. Quant aux bus, leur régularité laisse souvent à désirer et certains quartiers sont très mal desservis. Face à ce constat, quel que soit leur bord, tous les politiques s’accordent à dire qu’il faut étendre le réseau marseillais. L’objectif affiché par Aix-Marseille-Provence Métropole (AMPM) est de « faire en sorte que 50 % des métropolitains se situent à moins de 500 mètres d’un transport à haut niveau de service et que 95 % des habitants du territoire se trouvent à 15 minutes maximum d’un point d’accès à un transport en commun ». Le site de la métropole montre également que le désenclavement des quartiers nord est une priorité. Il s’agissait d’ailleurs d’une condition sine qua non à l’obtention du milliard d’euros (256 millions de subventions directes et 744 millions en avance remboursable) promis par Emmanuel Macron. Lors d’un déjeuner à la préfecture des Bouches-du-Rhône, le chef de l’État avait déclaré : « La Métropole n’aura pas le milliard promis s’il ne servait pas à désenclaver les quartiers nord. » AMPM a compris le message. Sur les 15 projets estampillés « Marseille en grand », neuf seront réalisés « pour accélérer la connexion des quartiers les plus pauvres et accompagner la requalification urbaine ». En septembre dernier, le groupement d’intérêt public (GIP) créé pour superviser cet énorme chantier abondait en ce sens en fléchant 200 des 256 millions d’euros, soit 80 % des subventions accordées par l’État, directement vers


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Février 2023 – Causeur #109

Article extrait du Magazine Causeur




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