La beauté n’est plus une préoccupation quotidienne. Il suffit de voir à quoi ressemblent nos rues, les immeubles qu’on y construit et les gens qui s’y promènent. Le goût de l’esthétique trouve refuge dans nos intérieurs et atteint son comble grâce à des éditeurs de papiers peints, véritables artisans d’art, telle la maison Iksel.
L’enfant qui subsiste en chacun de nous se souvient de ses premières années de vie, gravées en lui pour l’éternité, au cours desquelles il prend peu à peu conscience de lui-même et de son environnement en contemplant le papier peint de sa chambre figurant des lions, des oiseaux et des fleurs : par-delà le plaisir que lui procurent ces dessins, il sent là un langage caché, une intention, un premier contact avec la beauté de la nature.
La beauté élève
Quelle est la valeur de l’ornementation dans notre vie quotidienne ? Ce qui est d’abord troublant, c’est que le fait même de poser la question en public, aujourd’hui, expose au risque du sarcasme, comme si l’ornementation était une idée ou une préoccupation ridicule d’un autre âge cantonnée à la seule sphère privée. Or il n’en a pas toujours été ainsi, comme le démontre lumineusement l’historien de la vie quotidienne Roger-Henri Guerrand dans son livre L’Art nouveau en Europe (publié en 1965 avec une préface d’Aragon). Dans la lignée de Napoléon III et du préfet Haussmann, nous dit Guerrand, les dirigeants de la IIIe République, de 1871
