Vingtième pays à adopter l’euro, la Croatie ferait face à d’importantes hausses de prix.
Depuis le passage à la monnaie unique européenne, le 1er janvier, les Croates ont vu les prix augmenter considérablement, notamment ceux des denrées alimentaires dans les magasins de détail et les restaurants, alors que le pays subissait déjà des hausses, en décembre, liées au contexte inflationniste mondial et à la guerre en Ukraine. Sur les réseaux sociaux, plusieurs citoyens croates plaintifs notaient qu’une tasse de café était désormais facturée en euro de 10 à 20 centimes plus cher qu’en décembre, que le fromage avait fait +25% et les pizzas +33% !
A lire aussi: L’Union européenne ou l’art de se tirer une balle dans le pied
Ces hausses sont brutales : il faut dire que la période de transition vers l’euro de la monnaie nationale, la kuna, est particulièrement courte. La kuna n’aura plus cours dès le 15 janvier. Pourtant, le gouvernement et la Banque centrale du pays avaient précédemment fourni des garanties. Les autorités assuraient aux citoyens que les prix ne seraient en aucun cas arrondis à la hausse une fois que l’euro aurait cours légal. Ursula von der Leyen, l’infatigable présidente de la Commission européenne, avait affirmé dans un communiqué que la Croatie était « prête à rejoindre la zone euro au 1er janvier » et que cela allait « renforcer l’économie de la Croatie, en bénéficiant à ses citoyens, ses entreprises et à la société tout entière ». Dans une étude d’opinion réalisée entre mars et avril 2022, 30% des habitants seulement jugeaient que la Croatie était effectivement bien prête. Pire, 87% des personnes interrogées alors supposaient que le changement de monnaie allait entrainer une hausse des prix inévitable.
Ana Knežević, membre d’une association locale de protection des consommateurs, a déclaré que les citoyens étaient « en colère et déçus parce que nous avons déjà été confrontés à une flambée des prix depuis l’an dernier. » Le gouvernement croate a qualifié ces hausses de prix « inattendue », d’« exploitation perfide et de profit malhonnête », et le ministre de l’Économie, Davor Filipović, a convoqué une réunion d’urgence avec les principales chaînes de la grande distribution pour discuter de ces hausses de prix. Après cette réunion, le ministre chrétien-démocrate a indiqué que ces hausses étaient inacceptables et s’est épanché auprès des journalistes : « les chaînes de magasins ont augmenté les prix depuis des mois, et maintenant, suite à l’adoption de l’euro, elles augmentent à nouveau les prix et tentent de duper les citoyens. » Dans un tweet, il a prévenu que « toutes les options [étaient] sur la table : des “listes noires” au gel des prix sur un large éventail de produits. »
A lire ensuite: Pourquoi l’intelligence artificielle de ChatGPT est-elle progressiste?
En tout cas, s’il en est un à qui ces hausses de prix vertigineuses ne feront rien, c’est bien Dejan Lovren ! Transféré à l’Olympique Lyonnais jusqu’à 2025 pour la coquette somme de 3,5 millions d’euros, le footballeur met son nouveau club dans le pétrin à peine arrivé. Mais c’est une tout autre histoire croate…
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !