Qu’on dise du bien ou du mal de la corrida, l’essentiel est qu’on en parle… et que les deux avis soient représentés dans les médias. Grâce à Aymeric Caron et son projet de loi d’interdiction, c’est chose faite. Et comme jamais !
Protéger la culture méconnue
Grâce aux attaques d’Aymeric Caron et à sa proposition de loi, la corrida s’est payée une campagne médiatique inédite à peu de frais ! La corrida, jusque-là, restait sagement dans son coin, un peu oubliée, médiatiquement somnolente. Beaucoup ne se doutaient même pas qu’en France, les corridas avec mise à mort existaient encore. Tout cela était sans compter Super-Caron et sa bonne idée ! À peine annonce-t-il son projet de loi, que le peuple du toro – comprenant qu’il vit peut-être ses derniers jours – s’organise, se soulève. Voilà que les manifestations pro-corrida s’organisent dans tout le sud de la France. Les manifestations anti aussi, mais ne réunissant, elles, comme à leur habitude, que quelques maigres poignées de militants. Devant les arènes, on voit les aficionados, nombreux, protester en famille contre la suppression de leur culture. Maires, députés et sénateurs prennent la parole. La gronde monte. Ce peuple, uni dans l’amour du taureau et de l’homme en habit de lumière, se manifeste enfin au grand jour.
Plus au nord, on prend conscience que la corrida n’est pas un petit folklore animant quelques fêtes de village clairsemées, mais une culture bien vivante et enracinée dans notre chère France méridionale. Il devient alors plus difficile pour les élus de la République de dire clairement : « Oui, nous allons vous interdire ! » On voit même le camp du bien défendre le maintien de la corrida : Dupont-Moretti, Olivier Véran, Fabien Roussel, Gabriel Attal et même Emmanuel Macron ! Les tribunes fleurissent dans la presse avec nombre de prestigieux signataires : Philippe Caubère, Rudy Ricciotti, Jean Nouvel, Christophe Barratier, Agnès Jaoui, Denis Podalydès, Michel Fau ou encore Françoise Nyssen.
A relire, notre numéro spécial: Viva corrida !
Les toreros surprennent dans les médias
Mais plus beau encore (merci Aymeric, vraiment !) : la campagne médiatique des toreros ! Durant la semaine qui précède le vote à l’Assemblée, les matadors sont chaleureusement invités sur les plateaux TV et Radio. BFM TV, CNews, LCI, France 2, France 5, LCP, C8, RTL et même France Inter ! Les Français découvrent les visages de Marc Serrano, El Rafi, Maxime Solera, Tibo Garcia et Julien Lescarret ! Une partie des internautes saluent leur classe, leur calme et souvent leur beauté. Ils s’attendaient à voir débarquer des brutes assoiffées de sang et découvrent des gentlemen. Dans les rues de Paris, on salue les matadors que l’on reconnaît d’une émission vue la veille. Durant ces quelques jours d’effervescence et de joie, je suis à leur côté. Le téléphone ne cesse de sonner, les taxis nous mènent d’un plateau à l’autre. La figure du matador – comme autrefois Dominguín ou El Cordobés – est de nouveau médiatisée ! Les matadors : des stars comme les autres ! C’est avec sourire et curiosité que Sonia Devillers, Anne-Élisabeth Lemoine ou encore Pascal Praud les accueillent. Leurs comptes sur les réseaux sociaux engrangent les nouveaux abonnés. Les messages de soutien pleuvent !
Merci Solveig aussi…
24 novembre, jour du vote à l’Assemblée, et donc dernier jour de campagne médiatique pour nous. Et patatras, nous apprenons qu’Aymeric Caron retire sa proposition de la niche parlementaire faute de temps ! Pardon de me répéter, mais encore une fois, merci Aymeric ! J’apprends cela dans le taxi où, avec le matador Marc Serrano, nous roulons vers les locaux de C8. Nous sommes attendus en direct dans l’émission « TPMP » présentée par Cyril Hanouna, pour un dernier débat sur la corrida. Un poids tombe de nos épaules. En route, un texto me prévient que la militante animaliste Solveig Halloin sera en plateau. Une chance ! Militante hystérique, menteuse, condamnée pour diffamation et extrémiste, du pain bénit ! Marc Serrano répond aux premières questions de Cyril Hanouna lorsque la géniale Solveig fait son entrée, une main en l’air couverte de faux sang. Elle nous coupe, commence son monologue-performance, s’assied devant nous, sur notre table, afin d’empêcher la caméra de nous filmer. Elle traite Marc Serrano d’assassin et moi de militant d’extrême droite. Elle réclame qu’on nous arrache les oreilles et la queue (ce que je ne trouve pas très correct). Nous essayons de parler, mais elle le répète encore : « Les oreilles et la queue !!! » Pour les oreilles passe encore, mais pour la queue, nous proposer un verre au préalable aurait été plus courtois. Marc Serrano, dans l’impossibilité de parler, annonce très calmement qu’il se voit dans l’obligation de quitter le plateau. Solveig continue son délire hystérique, hurle que les vaches sont ses sœurs, les taureaux ses frères et que nous tuons des bébés. Le public hurle de rire face au ridicule de la militante, les réseaux sociaux s’emballent contre elle. On voit fleurir sur la toile des messages du genre « J’étais contre la corrida, mais quand je vois la classe du torero face à Solveig Halloin, ça me donne envie d’aller en voir une ! » ou encore « Cette femme dessert sa cause ». Le tour est joué ! Merci Solveig ! Marc Serrano le matador est passé pour ce qu’il était, c’est-à-dire un homme courtois, poli et raisonnable, et Solveig l’animaliste pour une hystérique ridicule, extrémiste et dangereuse. Tout cela devant plus d’un million et demi de téléspectateurs (sans compter internet !). Joli bouquet final pour venir conclure cette belle semaine médiatique qui aura été, sans nul doute, très favorable à notre cause. Des millions de Français ont pu voir et écouter des matadors parler avec passion de leur art et, j’en suis convaincu, ils auront donné envie à une partie de ces téléspectateurs de venir découvrir la corrida dans les arènes françaises. La corrida compte de nouveaux ennemis, mais aussi de nouveaux spectateurs potentiels ! Les Français ont découvert qu’en 2022, des hommes d’une classe intemporelle offraient encore leur corps en habit de soie et d’or pour une tragique et violente danse face à une bête mythologique. Nous les attendons cet été dans les arènes. Désormais, nous n’espérons qu’une seule chose : qu’Aymeric Caron renouvelle l’opération chaque année ! Nous n’avons pas encore reçu sa facture pour cette première édition, mais quel qu’en soit le montant, il a déjà le droit à notre gratitude.