Impôts élevés, création de richesse, développement et maintien du secteur du luxe et de l’art, etc. : Sophie de Menthon nous explique pourquoi nous ne devons pas haïr les riches et accepter que l’égalité parfaite n’existe pas.
Nous voulons tous être riches, à quelques exceptions près, et pourtant la détestation des nantis continue de sévir de France. Tous les prétextes sont bons, inégalités, injustices, super profits, super riches, super dividendes, les pauvres qui sont pauvres, les politiques qui en rajoutent dans le partage obligatoire tout en truandant leurs propres déclarations, les aides pour les catalogués pauvres, les impôts… Un magma général ou chacun met son grain de sel.
La bourse est honnie des puristes anticapitalistes, les dividendes sont un gros mot sauf depuis que l’on veut les rendre obligatoires pour les salariés, démontrant ainsi l’inculture économique absolue de ceux qui ont eu cette super bonne idée ajoutant (sic) que c’est une façon de ne pas taxer les super profits : une super énormité ! Rendre les salariés actionnaires dans des entreprises solides non cotées on peut y réfléchir, mais prendre le dividende comme un bonus à distribuer pédagogique.
Essayons de tirer les marrons du feu de cette acrimonie nationale et quasi générale en réfléchissant un peu sur les motifs qui devraient nous faire aimer les riches. D’abord en les détestant et en voulant les appauvrir, on crée des pauvres. On est toujours le riche de quelqu’un et le pauvre de quelqu’un, l’égalité n’a pas de sens en la matière sauf à vouloir un retour au communisme le plus rigoureux. Pour François Hollande, on était riche à 4000 euros mensuels de revenu par foyer. Sans commentaire, ce n’était fondé sur rien et cela a fait pschitt, même si c’est devenu un leitmotiv qui fut un désastre pour l’unité nationale. Désigner ainsi des Français moyens était une discrimination source de conflits permanents. On estime « riche » le voisin quand celui-ci gagne le double de soi, ce devait-il être le raisonnement du président de la France ? Rappelons que les riches créent la richesse, ce n’est pas une lapalissade, c’est une vérité fondamentale, les impôts qu’ils paient (parmi les plus élevés du monde) assurent notre confort, notre santé et notre bien-être. C’est à eux que nous devons le secteur du luxe qu’au bout du compte nous aimons tous, même ceux qui n’aiment pas les riches et qui rêvent d’y accéder !
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Rappelons qu’un sac à main griffé Christian Dior, par exemple, qui coûte 5000 euros, rapporte 1000 euros à l’État… Merci à ceux qui l’achètent puisqu’ils vous reversent 1000 euros ! Mieux ce sont tous ces sacs vendus entre autres, qui permettent à un milliardaire de reconstruire une partie de Notre Dame ! « Oui, mais c’est une honte de vendre un sac si cher », « Une honte que très peu puissent l’acheter » etc. C’est ça, le raisonnement basique de la jalousie hexagonale que flatte notre gauche confiscatoire ?
Il faut dire que notre détestation du profit est encouragée depuis… la Révolution ! On n’a pas assez guillotiné au nom de l’égalité, la guillotine aujourd’hui est fiscale. L’argent et la fortune de certains nous apportent la beauté des bâtiments, des maisons, des bijoux, des grands restaurants, le plaisir d’une consommation raffinée, la satisfaction du beau dans tous les domaines, l’art (et oui l’art ça coûte cher !). Il faut oser le dire et arrêter de jeter la pierre à tout ce qui n’est pas un nivellement par le bas au nom d’une égalité inexistante.
Oui, c’est injuste que tous n’aient pas accès à la même chose, mais il faut oser redire que l’égalité n’existe pas, l’égalité des chances certes mais il y aura toujours celui qui a réussi plus que l’autre.
Il faut avoir envie de s’enrichir. La déconsommation, très à la mode en plus grâce à l’idéologie écologiste, est une idée de peuple gâté ; cela a même abouti au « droit à la paresse » (payé par qui, ce droit ?).
Reversons, partageons mieux, gagnons, acceptons la compétition, ayons envie de nous enrichir matériellement et intellectuellement, aimons le succès. Au lieu de tout faire pour que l’on s’appauvrisse mais surtout sans riches ! Qui gagne à ce jeu de dupes ? On conteste la théorie du ruissellement, effectivement discutable, mais il n’en demeure pas moins que les emplois, les revenus, ne se créent pas dans la pénurie.
Pitié pour nos enfants: donnons-leur envie de gagner avec bonne conscience. Dans une classe de 6ème, Louise revient triomphante : son équipe a gagné « et alors vous avez eu le prix ? » lui lance-t-on ravis… « Ah non, le prix c’est pour les perdants, nous, on avait déjà la chance d’avoir gagné » rétorque-t-elle d’un air dubitatif mais sentencieux. Cela peut faire l’objet d’un sujet de philo : vous avez 3 heures !
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