Cher connard, le nouveau roman de Virginie Despentes, est le livre le plus discuté de la rentrée… Et si l’auteur de Baise-moi et King Kong théorie était devenu en douce un écrivain du bonheur ? Scandale.
L’amour est-il encore possible ? Les corps ont-ils supplanté les âmes ? Et si tout n’est qu’emprise (ou méprise), que reste-t-il à désirer ? Au-delà de la violence verbale, et des invectives qui ne sont qu’exhortations au combat, c’est le thème presque inavouable de ce roman – une sombre rhapsodie.
Dans l’allure d’une provocation appuyée et candide, Virginie Despentes nous parle d’aujourd’hui. Sans aménité. À la faveur d’une relation épistolaire, d’abord hostile puis douce, entre une actrice d’un certain âge et un écrivain me-too-isé – entrecoupée d’un monologue vengeur –, elle nous informe, c’est gentil !, de ce qui ne tourne pas rond dans la métaphysique des mœurs.
Cher connard – avec un titre pareil, on sait d’emblée qu’on n’est pas dans un roman de Marguerite Yourcenar. Des souvenirs pieux, non merci ! Tressaillir et méditer devant des stèles, la barbe ! Plutôt vomir. Roter sa mélancolie. Cracher en direction d’une étoile. On voit que l’ambition n’est pas mince. Le résultat est parfois cocasse, presque touchant.
Nous sommes quelque part en France loin
